Journée Michel Foucault : Travaux actuels
Ressources en ligne
- Penser avec Foucault les nouvelles formes de peines et de guerre (le 12 mars 2005) — Frédéric Gros
- La généalogie foucaldienne du libéralisme (le 12 mars 2005) — Stéphane Legrand
- Les deux régimes de l’inconscient dans les Mots et les choses (le 12 mars 2005) — Philippe Sabot
- L’écriture de l’ordinaire (le 12 mars 2005) — Guillaume Le Blanc
- Vers une épistémè de l’épistémè, les techniques de vérité à l’âge classique grec (le 12 mars 2005) — Francis Wolff
- Du penseur de l’usage aux luttes des usagers (le 12 mars 2005) — Mathieu Potte-Bonneville
Philippe Chevallier: La spiritualité politique, Michel Foucault et l’Iran
Michel Foucault se rend à deux reprises en Iran, en septembre et novembre 1978, comme reporter pour le Corriere della sera. Malgré une répression policière sans merci, le peuple est dans la rue pour protester contre le régime du chah. Les religieux chiites ont rallié derrière eux toutes les catégories socioprofessionnelles et tous les partis d’opposition, des libéraux aux marxistes. Certains observateurs préfèrent voir dans l’Islam un refuge temporaire, une cristallisation passagère ; Foucault choisit de penser l’événement à nouveaux frais. Dans l’un des articles qu’il publie à l’automne, alors que le chah n’hésite pas à faire tirer sur la foule, le philosophe-reporter se demande : « Quel sens, pour les hommes qui habitent [la terre d’Iran], à rechercher au prix même de leur vie cette chose dont nous avons, nous autres, oublié la possibilité depuis la Renaissance et les grandes crises du christianisme : une spiritualité politique. J’entends déjà des Français qui rient, mais je sais qu’ils ont tort.
Il reste à définir cette spiritualité politique qui fait trembler un despote. La définition est d’autant moins évidente que nous sommes ici bien avant le retour triomphal de Khomeyni, le 1er février 1979, et la proclamation de la république islamiste, le 31 mars. Dans les articles de Foucault, relevons deux manières d’aborder cette notion. [lire le texte]
Jean-Michel Krivine: Stalinisme : le « complot des Blouses blanches »
Dresde, 10 mars 1953. Parade militaire pour la mort de Staline (Höhne, Erich; Pohl, Erich) |
Le « complot des blouses blanches » (en russe : diélo vratchei ; « l’affaire des médecins ») est la dernière « affaire » mise au point par Staline qui devait mourir trois mois après son déclenchement. Elle est particulièrement instructive car on y retrouve les mêmes méthodes que celles utilisées lors des procès de Moscou des années 1930, où avaient déjà été condamnés trois médecins « criminels ». Mais, fait alors unique, grâce à la mort de Staline, et pour la première fois, les mêmes qui avaient accusé les médecins furent obligés de dire qu’ils avaient menti. Certains d’entre eux, comme Béria, l’un des chefs de la Sécurité, qui avait accompli depuis 1938 les pires œuvres de Staline, annonça lui-même la libération des « médecins sionistes » qui avaient été arrêtés en 1952. Cela n’empêcha pas le chef du parti, Khrouchtchev, et celui du gouvernement, Malenkov, de faire fusiller ce dirigeant (qui cherchait à prendre leur place…) en juin 1953, de n’annoncer son arrestation que le 10 juillet et de prétendre tenir un procès officiel en décembre…
Read more...Georges Bataille : La littérature et le mal (1958)
Entretien avec Georges Bataille à propos de son ouvrage « La littérature et le mal ». Journaliste : Pierre Dumayet. Archives INA, 1958.