Jacques Lacan ( 1901-1981), par Virginie Bloch-Lainé

C’est dans les années 1940 que Jacques Lacan, fils de la moyenne bourgeoise catholique orléanaise, psychiatre de formation, s’installe à Paris comme psychanalyste à une adresse qui deviendra célèbre, le 5 rue de Lille. Son arrivée sur la scène analytique, calme depuis la disparition de Freud, correspond à un coup de tonnerre. Il bouleverse la théorie et la pratique analytiques, et forme jusqu’à la fin des années 1970, des générations de psychanalystes et d’intellectuels, convaincus, parfois passionnés, par ce qu’il appelle son retour à Freud, c’est-à-dire sa réinterprétation de la théorie freudienne. La cure aussi subit un ravalement : Lacan en bouleverse la durée, et interprète la parole de ses patients comme aucun autre analyste avant lui, avec en arrière-fond le structuralisme. 

Trente ans après la mort de Jacques Lacan, trois psychanalystes se souviennent de l’extrême singularité de ses séances, mais aussi du climat particulier que son œuvre et sa personne faisaient planer dans le milieu analytique : pour le meilleur, une énergie et une curiosité intellectuelles formidables, jumelées à un renouvellement de la théorie analytique encore inégalé ; une lucidité aussi utile que désespérante sur la condition humaine. Pour le pire, des brouilles et des ruptures incessantes entre ses disciples, et une vénération dangereuse de ces derniers pour leur maître. Jacques Lacan, extrêmement séduisant, ne protégeait pas ses patients, futurs psychanalystes ou non, contre lui-même … 

Émission de Radio de France Culture

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"All testing, all confirmation and disconfirmation of a hypothesis takes place already within a system. And this system is not a more or less arbitrary and doubtful point of departure for all our arguments; no it belongs to the essence of what we call an argument. The system is not so much the point of departure, as the element in which our arguments have their life."
- Wittgenstein

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"Le poète ne retient pas ce qu’il découvre ; l’ayant transcrit, le perd bientôt. En cela réside sa nouveauté, son infini et son péril"

René Char, La Bibliothèque est en feu (1956)


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