Maurizio Lazzarato: La Machine

Le texte qui suit est l'introduction à l'ouvrage de Gerald Raunig sur théorie des machines qui paraîtra au printemps 2008 dans série "Es kommt darauf an" chez Turia + Kant (cf. aussi http://www.turia.at/titel/raunig_m.html).


Le grand mérité du travail de Gerald Raunig est celui de remettre en circulation le concept de machine tel que Deleuze et Guattari l’ont formulé et le confronter avec la tradition marxiste qui s’exprime de façon la plus novatrice dans le post-opéraisme. Le travail de Gerald montre les recoupements possibles, les continuités, mais laisse aussi entrevoir les discontinuités entre ces deux théories qui se sont développées à des époques sensiblement différentes.

Ici, je voudrais seulement reprendre quelque éléments de la théorie des machines de Deleuze et Guattari et montrer comment elle peut contribuer à une définition du capitalisme contemporain. Les convergences et les différences avec la théorie post-opéraiste émergeront d’elles-mêmes. En interprétant le point de vue de Deleuze et Guattari on pourrait affirmer que le capitalisme n’est pas un "mode de production", n’est pas non plus un système, mais il est à la fois un ensemble de dispositifs d’asservissement machinique et un ensemble de dispositifs d’assujettissement social. Les dispositifs sont des machines, mais, comme le fait remarquer Gerald, à la suite de Deleuze et Guattari, les machines ne dépendent pas de la techne. La machine technologique n’est qu’un cas de machinisme. Il y a des machines techniques, esthétiques, économiques, sociales, etc.

A une machine (technique, sociale, communicationnelle, etc.) on peut être "asservi" et /ou "assujetti". Nous sommes asservie à une machine lorsque nous constituons une pièce, un rouge de la machine, un de ses éléments qui lui permettent de fonctionner. Nous sommes assujettis à la machine lorsque nous sommes constitués un usager de la machine, en sujet d’action qui l’utilise. L’assujettissement agit sur la dimension molaire de l’individu (sa dimension sociale, ses rôles, ses fonctions, ses représentations, ses affections), tandis que l’asservissement machinique agit sur la dimension moléculaire, pré-individuelle , infra-sociale (les affects, les sensations, les désirs, les relations non encore individuées, non assignables à un sujet). Je vais essayer d’exemplifier les caractéristiques des dispositifs d’assujettissement et d’asservissement à travers leur fonctionnement dans la "machine" - télévision.

La constitution du sujet dans la communication et dans le langage

"Qui osérait encore prétendre aujourd’hui, que sa colère soit vraiment sienne,
quand tant de gens se mêlent de lui en parler et de s’y retrouver mieux que lui même?!"[1]
Robert Musil

Le système capitaliste, à travers l’assujettissement social, produit et distribue des rôles et des fonctions, il nous équipe d’une subjectivité et il nous assigne à une individuation spécifique (identité, sexe, profession, nationalité, etc.).

 L’assujettissement, d’une part, nous individue, nous constitue en sujet d’après les exigences du pouvoir, et, d’autre part, il attache chaque individu à une identité "sue et connue", bien déterminée une fois pour toutes.

Comment la télévision produit-elle l’assujettissement? Quel rôle jouent le langage et la communication dans ce processus?

La fonction-sujet dans la communication et dans le langage n’a rien de naturel, elle, doit, au contraire, être construite et imposée. Selon Deleuze et Guattari, le sujet n’est ni condition du langage, ni cause d’énoncé. En réalité, dit Deleuze, ce qui produit les énoncés en chacun de nous, ce n’est pas nous, en tant que sujet, c’est toute autre chose, ce sont les "multiplicités, les masses et les meutes, les peuples et les tribus, les agencements collectifs qui nous traversent, qui nous sont intérieurs et que nous ne connaissons pas". Ce sont eux qui nous font parler, et c’est à partir d’eux que nous produisons des énoncés. Il n’y a pas de sujet, il n’y a que des agencements collectifs d’énonciation producteurs d’énoncés. "L’énoncé est toujours collectif, même lorsque il semble être émis par une singularité solitaire comme celle de l’artiste."[2]

La machine télévisuelle extrait de ces agencements collectifs, de la multiplicité qui nous traverse et nous constitue, un sujet qui se pense et se vit comme cause et origine absolue et individuelle de ses expressions, paroles, affects. La télévision fonctionne à partir d’un petit nombre d’énoncés déjà codifiés qui sont les énoncés de la réalité dominante et d’une série de modalités d’expression préfabriquées, et elle prétend faire de ces énoncés et de ces expressions, les énoncés et les expressions mêmes des sujets individuels. Comment elle s’y prend?

La télévision arrive à faire passer les énoncés conformes à la réalité dominante du capitalisme comme des énoncés des individus, par la mise en place d’une machine d’interprétation de leurs paroles et de leur expression et d’une machine de subjectivation qui fonctionne à partir de la constitution d’un double du sujet. Elle vous incite à parler en tant que sujet d’énonciation, comme si vous étiez la cause et l’origine des énoncés et, au même temps, vous êtes parlé, comme sujet d’énoncé, par la même machine de communication. Si vous êtes interviewé à la télévision (peu importe si dans une émission littéraire ou dans un talk show, où si vous exprimez votre vécu dans un reality show), vous êtes institué comme sujet d’énonciation ("Vous, cher téléspectateur, ou vous, cher invité, qui faites la télévision") et soumis à une machine d’interprétation à plusieurs volets. Tout d’abord, vous passez sous la domination d’une machine non-discursive qui interprète, sélectionne et normalise, avant même que vous commenciez à parler.

La télévision, suivant l’évolution des sciences du langage, de la linguistique à la pragmatique, prend en charge toutes les composantes de l’énonciation, linguistiques et non linguistiques. La télévision ne fonctionne pas seulement à partir d’un petit nombre d’énoncés touts faits, mais aussi à partir de la sélection d’un certain lexique, d’une certaine intonation, d’une certaine vitesse du débit de la parole, d’un certain comportement, d’un certain rythme, d’une certaine gestuelle, d’une certaine façon de s’habiller, d’une certaine distribution des tonalités de couleur, d’un certain cadre dans lequel vous parlez, d’un certain cadrage de l’image, etc. Dès que vous ouvrez la bouche, vous passez sous l’interprétation discursive du journaliste qui, à l’aide de l’expert et du savant, mesure l’écart qui reste encore, éventuellement, entre votre énonciation, votre subjectivation, votre signification et les énoncés, la subjectivation, les significations dominantes. À la fin de l’interview vous êtes un sujet d’énoncé, un effet des sémiotiques de la machine de communication, qui se prend pour un sujet d’énonciation, qui se vit comme la cause et l’origine absolue et individuelle des énoncés, alors qu’il est le résultat d’une machinerie dont il n’est que le terminal.

Votre parole est rabattue sur des énoncés et sur des modalités d’expression qu’on vous impose et qu’on attend de vous et votre réalité mentale est rabattue sur la réalité dominante. Vous vous êtes coulé dans les énoncés et dans les expressions de la machine de communication, sans y prendre garde.

À la télévision vous risquez toujours d’être déjà piégé dans les significations et les subjectivations dominantes, quoi que vous disiez et quoi que vous fassiez. Vous parlez, mais vous risquez de ne rien dire de ce qui vous concerne vraiment. Tous les dispositifs d’énonciation de nos sociétés démocratiques sont de variations plus au moins sophistiquées de ce dédoublement du sujet par lequel le sujet d’énonciation doit se réfléchir dans un sujet d’énoncé: sondages, marketing, élection, représentation politique et syndicale etc. En tant que électeur, vous êtes sollicité à exprimer votre opinion comme sujet d’énonciation, mais, au même temps, vous êtes déjà parlé comme sujet d’énoncé, puisque votre liberté d’expression se limite à choisir entre des possibles déjà codifiés. L’élection, comme les sondages, comme le marketing, comme la représentation syndicale et politique présuppose le consensus et l’accord préalables sur les questions et sur les problèmes sur lesquels on n’a pas demandé votre avis. Plus vous vous exprimez, plus vous parlez, plus vous rentrez dans l’interactivité de la machine de communication, plus vous renoncez à ce que vous aviez à dire, parce que les dispositifs communicationnels vous coupent des vos propres agencements collectifs d’énonciation et qu’ils vous branchent sur d’autres agencements collectifs (la télévision dans ce cas).

L’assujettissement n’est pas une question d’idéologie. Il ne concerne pas spécialement les signes, les langages, la communication, car l’économie est une puissante machine de subjectivation. C’est le capitalisme lui-même qui peut être défini non pas comme un "mode de production", mais comme une machine de subjectivation. Pour Deleuze et Guattari, le capital agit comme un formidable "point de subjectivation constituant tous les hommes en sujets, mais les uns, les ‘capitalistes’, sont comme les sujets d’énonciation […], tandis que les autres, les ‘prolétaires’, sont les sujets d’énoncé, assujettis aux machines techniques"[3].

La transformation du salarié en "capital humain", en entrepreneur de soi-même, telle qu’elle est mise en place par les techniques de management contemporaines, est l’accomplissement du processus de subjectivation et du processus d’exploitation, puisque, ici, c’est le même individu qui se dédouble. D’une part, il porte la subjectivation au paroxysme, puisqu’il implique dans toutes ses activités les ressources "immatérielles" et "cognitives" de son "soi", et d’autre part, il porte à identification subjectivation et exploitation, puisqu’il est à la fois patron de lui-même et esclave de lui-même, capitaliste et prolétaire, sujet d’énonciation et sujet d’énoncé.

L’asservissement machinique

"Asservir dans un sens voisin à celui de la cybernétique, en d’autres
termes, téléguider, mettre en rétroaction et ouvrir à des nouvelles lignes de possibles."
Félix Guattari

La machine-télévision agit aussi en tant que dispositif d’asservissement machinique, en investissant le fonctionnement de base de comportements perceptifs, sensitifs, affectifs, cognitifs, linguistiques et en opérant ainsi sur les ressorts même de la vie et de l’activité humaine.

L’asservissement machinique consiste dans la mobilisation et une modulation des composantes pre-individuelles, pre-cognitives et pre-verbales de la subjectivité, qui fait fonctionner les affects, les perceptions, les sensations non encore individués, non encore assignable à un sujet, etc., comme des pièces, des éléments d’une machine. Alors que l’assujettissement engage des personnes globales, des représentations subjectives molaires aisément manipulables, "l’asservissement machinique agence des éléments infrapersonnels, infrasociaux, en raison d’une économie moléculaire du désir beaucoup plus difficile à tenir au sein des rapports sociaux stratifiés", qui mobilisent des sujets individués. L’asservissement machinique n’est donc pas la même chose que l’assujettissement social. Si ce dernier s’adresse à la dimension molaire, individuée de la subjectivité, le premier active sa dimension moléculaire, pre-individuelle, pre-verbale, pré-sociale.
Dans l’asservissement machinique, nous ne sommes plus des usagers de la télévision, des "sujets" qui se rapportent à elle comme un objet externe. Dans l’asservissement machinique, nous sommes agencés à la telévision et nous fonctionnons comme des composantes du dispositif, comme des éléments d’input / output, comme des simple relais de la télévision, qui font passer et/ou empêchent le passage de l’information, de la communication, des signes. Dans l’asservissement machinique nous faisons littéralement corps avec la machine. Le fonctionemment de l’asservissement machinique ne connaît pas la distinction entre "humain" et non humain, entre sujet et objet, sensible et intelligible.

L’assujettissement social considère les individus et les machines comme des totalités closes sur elles-mêmes (le sujet et l’objet) et trace entre eux des frontières infranchissables. L’asservissement machinique, par contre, considère les individus et les machines comme des multiplicités ouvertes. L’individu et la machine sont des ensembles d’éléments, des affects, des organes, des flux, des fonctions qui sont sur le même plan et que l’on ne peut pas opposer selon les dualismes du sujet / objet, humain / non humain, sensible / intelligible. Les fonctions, organes, forces de l’homme s’agencent avec certaines fonctions, organes, forces de la machine technique et ensemble constituent un agencement.
Selon Guattari il y a un aspect "vivant", une capacité énonciative, une réserve de possibles qui existent dans la machine et que l’on peut découvrir seulement si on s’installe dans cette dimension machinique. La machine n’est pas seulement la totalité des pièces, des éléments qui la composent. "Elle est porteuse d’un facteur d’auto-organisation, de feed-back et d’autoreférence même à l’état mécanique." Elle a un pouvoir: le pouvoir d’ouvrir des processus de création. Ainsi, aussi bizarre que cela puisse paraître pour la tradition de la pensée occidentale, la "subjectivité" se trouve à la fois du côté du sujet et du côté de l’objet. 

La grande force du capitalisme tient à ces deux dispositifs qui fonctionnent comme deux faces de la même medaille, mais c’est l’asservissement machinique qui confère au capitalisme une sorte de toute puissance, puisqu’il passe à travers les rôles, les fonctions et les significations dans lesquels se reconnaissent et s’aliènent les individus. C’est à travers l’asservissement machinique que le capital arrive à mettre au travail les fonctions perceptives, les affects, les comportements inconscients, la dynamique pre-verbale et pre-individuelle et ses composantes intensives, a-temporelles, à-spatiales, a-signifiantes. C’est à travers ces mécanismes qu’il s’empare de charge de désir portée par l’humanité.

Cette partie de la réalité de la "production" capitaliste reste en grand partie invisible. Même la définition de transindividuels n’arrive pas à la saisir, puisqu’il faudrait plutôt parler de transmachiniques, des relations à la fois en deçà et au-delà de la dimension sociale et individuelle. C’est dans ce sens que Deleuze et Guattri parlent de temps machinique, d’une plus-value machinique, d’une production machinique. De toute façon, c’est sur cette base qu’il y a accumulation, production de la valeur et exploitation. Cette partie "invisible" de la production capitaliste est la plus importante et celle que, paradoxalement, la comptabilité de valeur ne prend jamais en compte, celle qui échappe à la mésure.

Selon Félix Guattari, la part d’asservissement machinique qui entre dans le travail humain (ou dans la communication), "n’est jamais quantifiable en tant que telle", puisque elle n’est pas dénombrable. "En revanche l’assujettissement subjectif, l’aliénation sociale inhérente à un poste de travail ou à n’importe quelle fonction sociale l’est parfaitement"; puisque elle est toujours dénombrable. On peut mesurer un temps de présence, un temps d’aliénation sociale d’un sujet, mais pas ce qu’il apporte, d’ailleurs pas en tant que sujet, à dimension machinique. On peut quantifier le travail apparent d’un physicien, son temps d’aliénation sociale, le temps qu’il passe dans son laboratoire, non la valeur machinique des formules qu’il élabore. Le paradoxe de Marx est celui de décrire une production machinique et de la vouloir mesurer par l’assujettissement, avec des temporalités humaines (le temps de travail de l’ouvrier).

La ritournelle ou la production de subjectivité ou la machine abstraite

Les machineries d’asservissement et de subjectivation travaillent sur des relations. Leur action, selon la définition du pouvoir chez Foucault, est une action sur une action possible, une action sur des individus "libres", c’est-à-dire des individus qui peuvent toujours, virtuellement, agir différemment. Ce qui implique non seulement des éventuels échecs dans l’assujettissement, des résultats imprévisibles, l’activation des détournements, des ruses, des résistances des individus, mais aussi la possibilité de processus de subjectivation indépendantes, autonomes. Nous retrouvons ici le troisième concept de machine: la "machine abstraite", dont nous allons exemplifier le fonctionnement toujours à travers la télévision.

Lorsque je regarde la télévision j’existe au carrefour des différents dispositifs: 1. un dispositif que l’on pourrait définir d’asservissement machinique qui ici peut être représenté par la "fascination perceptive provoqué par le balayage lumineux de l’appareil"[4], qui peut s’agencer avec des intensités, des temporalités, des affects du corps, du cerveaux, de la mémoire qui me traversent et qui constituent ma dimension pre-individuelle, moléculaire; 2. d’un rapport de capture avec le contenu narratif qui mobilise mes représentations, mes sentiments, mes habitudes en tant que sujet (ma dimension molaire); 3. d’un monde des fantasmes conscients et inconscients habitants ma revérie…

Malgré la diversité des composantes d’assujettissement et d’asservissement, malgré la diversité des matières d’expression et des substances d’énonciation linguistiques et machiniques, discursives et non-discursives qui me traversent, je conserve un sentiment relatif d’unicité et de clôture, de parachèvement. Ce sentiment d’unité et de parachèvement est donné par ce que Deleuze et Guattari appellent une ritournelle. De cet ensemble de dispositifs se détache un "motif", une ritournelle qui fonctionne comme un "attracteur". "Les différentes composantes conservent leur hétérogénéité, mais sont captées cependant par une ritournelle"[5] qui les fait tenir ensemble.

La ritournelle nous renvoie aux techniques de production de subjectivité, de "rapport à soi" de Michel Foucault. Des relations de pouvoir et de savoir se détachent des processus de subjectivation qui leur échappent. La ritournelle est la condition de fonctionnement de la "machine abstraite", qui, en dépit de son nom, est la machine la plus singulière, celle qui arrive à fonctionner transversalement à ces différents niveaux, à leur donner une consistance non seulement cognitive ou esthétique, mais d’abord existentielle. La machine abstraite agence des éléments matériels et sémiotiques, mais à partir d’un point qui est non-discursif, d’un point innommable et irracontable, puisqu’elle touche au foyer de non-discursivité qui est au cœur de la discursivité. Elle opère une mutation subjective, en faisant franchir de seuils existentiels.

Guattari décrit de cette façon la "machine abstraite" Debussy: "C’est une énonciation, une coupure, une sorte de foyer non discursif. Il y a non seulement la dimension musicale, mais aussi des dimensions adjacentes, plastiques, littéraires, sociales (le salon, le nationalisme), etc. C’est donc un univers hétérogène avec des composantes multiples. De cette constellation des univers, de mondes se détache un 'énonciateur' qui les fait tenir ensemble d’une nouvelle manière."

Il y a dans la ritournelle, dans le rapport à soi, dans la production de la subjectivité, la possibilité de jouer l’événement, il y a la possibilité de se soustraire à la production sérialisée et standardisée de la subjectivité. Mais cette possibilité, il faut la construire. Les possibles, il faut les créer. C’est dans ce sens que va le "paradigme esthétique" de Guattari: construire les dispositifs politiques, économiques et esthétiques où cette mutation existentielle puisse être expérimentée. Une politique de l’expérimentation et pas de la représentation.


[1] R. Musil, Der Mann ohne Eigenschaften I. Erstes und zweites Buch, Reinbek bei Hamburg: Rowohlt 202005, p. 150.
[2] G. Deleuze / F. Guattari, Kafka. Pour une littérature mineure. Paris: Les èditions de Minuit 1975, p. 149.
[3] G. Deleuze / F. Guattari, Mille Plateaux. Capitalisme et Schizophrénie II, Paris: Editions de Minuit 1980, p. 571.
[4] F. Guattari, Chaosmose, Paris: Galilée 1992, p. 32.
[5] F. Guattari, Chaosmose, Paris: Galilée 1992, p. 33.

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Interview with Bruno Latour: ‘I would define politics as the composition of a common world'

(Source: The Hindu, January 4, 2011Bruno Latour is one of France's most innovative, provocative and stimulating thinkers and social anthropologists. Given French Cartesian orthodoxy, it is not surprising that he is more appreciated in the Anglo-Saxon world, where his books such as “We Have Never Been Modern” (1993) are better known than in his native France. Jon Thompson, the publisher and chief editor of Polity Press, London, described him as France's most original and interesting thinker and in 2007, Bruno Latour was listed as the 10th most-cited intellectual in the humanities and social sciences by The Times Higher Education Guide.
 
Mr. Latour's seminal work has been in the field of Science and Technology Studies. With his “Actor Network Theory” he has advanced the notion that the objects of scientific study are socially constructed within the laboratory. Thus scientific activity is viewed as a system of beliefs, oral traditions and culturally specific practices, reconstructed, not as a procedure or as a set of principles but as a culture. Mr. Latour will be in India this week conducting workshops in New Delhi. In this exclusive interview with The Hindu's Vaiju Naravane in Paris, he discusses the new challenges facing humanity and of India's role in the climate debate.
 
I wish to start this interview with a discussion of one of your most famous books — “We Have Never Been Modern”. Could you explain what you meant by that? What made you write this book and where do you go now?
 
The Great Narrative of the Western definition of the world was based on a certain idea of Science and Technology and once we began, 30 or 40 years ago to study the practices of the making of science and technology, we realised that this definition could not sustain the old idea of western rationality taking, in a way the place of archaic attachment to the past. 

The Great Narrative was based on the idea of Science which was largely mythical. Science has always been linked to the other cultures of the Western World, although it has always described itself as apart — separated from politics, values, religion and so on. But when you begin to work on a history of Science — Galileo, Newton, Pasteur, Einstein, Kantor or whoever, you find on the contrary, that things have never been severed, that there has always been a continuous re-connection with the rest of cultures and especially with the rest of politics. 

So until the end of the 20th century the western Great Narrative was caught in a contradiction between its practice which was constant attachment between Science and Culture and its official description of itself as being rational, objective, separate, as being universal in that it operated everywhere in the same way. Now what is interesting from the Indian perspective is that the whole discourse about modernising or not modernising, about progressing or not progressing, between being archaic or not, was based on the baseline shibboleth provided by this idea of modernisation. Now if you change this baseline and if modernisation is not what has been going on in the so-called West, the “we” of We Have Never Been Modern, then it opens up many new conversations between the former modernising and the former modernised. And of course this fits very well with the large body of literature, mainly from India on post-colonial studies. 

I would like to refer to a recent essay of yours in which you say and I quote: “… the meteorologists don't agree with the chemists; they are talking about cyclical fluctuations unrelated to human activity. … The horizons, the stakes, the time frames, the actors — none of these is commensurable and yet, there they are, caught up in the same story…” So what is going on in this debate over climate change and what happens to the role of governments?
 
On governments the question becomes complicated because we are now talking about the politics of Nature and that's a rather new quandary. Nature was not supposed to be part of anything — it was supposed to be out there. Not in the ancient tradition where there was no separation to begin with between Nature and society but now, when we have returned to a most interesting position, where Nature is back in politics. However, Nature is not able to unify the discussion so far because people are entering into controversies about Nature. And these controversies cannot be quashed by saying — you are not a scientist or you are not the government or from the West or whatever, and this is a very new arena for politics as well as for scientists and citizens. And that is the new area I am trying to map, so to speak. But no one has answers for that. No one has ever had to bring the climate into parliament! We are struggling collectively and India again is very important here because of its new role in Cancun and the climate debate. 

In New Delhi you are holding talks with ecologists, engineers who develop digital technologies with social science applications and those engaged in both the climate change and globalisation debate from the emerging countries' point of view. Where do you think the meeting ground lies?
 
The responses have to be issue-specific, of course. But the first thing is to have a meeting ground which is defined neither by the need of Nature, as if Nature was able to exist universally and outside politics, nor by defining it only by market forces, although market forces have to be defined and organised as well. So it's more of a negative common ground, I would say. Do we agree that the problem cannot be solved by other than composing a common world? The composition of a common world would be the definition of politics. 

You are one of France's most original, stimulating and provocative thinkers and yet, you are much better known and better appreciated outside France. Do you think this has to do with France's rigid Cartesian mindset and orthodoxy? 
 
In France there is a specific reason. Science and Modernisation have been so entangled from the time of the French Revolution that it is difficult in here to reopen this question of universality, science, colonial expansion and so on without entering into many, many delicate and “hot” issues about identities. So the French identity has largely been based on a certain idea of Science and expansion and all these questions are now being debated and put into jeopardy. Everything here hinges on a certain idea of science and it's an idea of science that I am tackling and they don't like that too much! Of course there is the same discourse in India where attacking Science and Technology is considered reactionary and so forth. So the idea that there is no other alternative, that is, if you do not talk about Science and Technology in a “progress” mode, you are a reactionary is the same everywhere. In India, France or America, the same temptation is there. That is now changing because of the ecology crisis. 

You have been working on the idea of eco-theology. Could you talk about that?
 
Given that we have to look for alternatives to the politics of Nature, I was interested in seeing if there is in the old tradition of Christian theology – I don't know enough about Indian tradition — about respect for Creation. Not about Nature but respect for Creation. And it happens that in the Orthodox Christian tradition of Central and Eastern Europe there is a large body of theological work around the question of Creation. My interest is that there is a disconnect between the science and the size of the threat that people mention about Nature, the planet and the climate and the emotion that this triggers. So we are supposed to be extremely frightened people, but despite that we appear to sleep pretty well. So either the threat is not that strong, or we have not built the kind of emotion we have built for war, for religious conflict and all sorts of other issues which make us very emotive. 

Or that our fright is so great that it has numbed us …
 
That's also a very clear possibility and that's not a very good attitude either, nonetheless. That's why I'm interested in seeing and checking if there is in religious tradition where you fathom this question about emotion about Creation. And again, India is a very interesting place for that. 

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The Harvard classics. Edited by Charles W. Eliot

The Harvard Classics, originally known as Dr. Eliot's Five Foot Shelf, is a 51-volume anthology of classic works from world literature, compiled and edited by Harvard University president Charles W. Eliot and first published in 1909. The most comprehensive and well-researched anthology of all time comprises both the 50-volume "5-foot shelf of books" and the the 20-volume Shelf of Fiction. Together they cover every major literary figure, philosopher, religion, folklore and historical subject through the twentieth century.n 1910, Dr. Charles W. Eliot, then President of Harvard University, put together an extraordinary library of "all the books needed for a real education."


archive.orghttp://archive.org/details/harvardclassics

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Frédéric Gros: "La marche est un authentique exercice spirituel"

LE MONDE | Par Nicolas Truong (Entretien)


Professeur de philosophie politique à l'université Paris-XII et à l'Institut d'études politiques de Paris, spécialiste de l'oeuvre de Michel Foucault, Frédéric Gros a écrit un livre intitulé "Marcher, une philosophie" (Carnet Nord, 2009).

Suffit-il de mettre des chaussures de randonnée et de se mettre en marche pour aussitôt se transformer en philosophe ?
Malheureusement ou heureusement, ce n'est ni aussi facile ni aussi automatique. Pour devenir philosophe, philosophe "professionnel" - pour peu que cette expression ait un sens -, on doit sans doute préférer les lectures patientes, les discussions contradictoires, la composition de dissertations ou la construction de démonstrations. Mais en marchant, surtout s'il s'agit de randonnées qui s'étalent sur plusieurs jours, il est impossible de ne pas éprouver un certain nombre d'émotions, de ne pas faire l'expérience de certaines dimensions, qui précisément sont d'une très grande richesse et constituent des objets de pensée précieux pour la philosophie.

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Thoreau: Life without Principle (1854/1863)

http://i586.photobucket.com/albums/ss306/myopicpoet/Poets%20II/HenryDavidThoreau.jpg"Life without Principle" originated as "What Shall it Profit," a lecture delivered at Railroad Hall in Providence, Rhode Island, December 6, 1854, four more times in Massachusetts in 1855, and once in New Jersey in 1856. This version was edited by Thoreau for publication before he died, and published in the Atlantic Monthly in 1863, where it received its modern title.


 Serial: The Atlantic Monthly Volume 0012 Issue 71 (September 1863)
Title: Life without Principle  [pp. 484-495]
Author: Thoreau, H. D.
 
"Let us consider the way in which we spend our lives..."

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Mercado é coisa da sua cabeça

Diego Viana, Valor Economico, 9/12/2011

O vocabulário dos economistas começa a ganhar novos termos, na tentativa de explicar as flutuações dos mercados e o comportamento dos investidores. Oxitocina e testosterona, mesencéfalo e córtex frontal orbital, palavras recorrentes na linguagem dos neurocientistas, começam a circular entre um grupo de pesquisadores ainda pequeno, mas em expansão: os neuroeconomistas.

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Jacques Lagrange: Mémoires de chaire

Dans son testament, Michel Foucault a interdit toute publication posthume de ses écrits inédits. Les héritiers, Daniel Defert et sa famille, ont considéré que les cours au Collège de France échappaient à cette règle car, prononcés devant un public, ils n'étaient pas vraiment inédits ­ alors que devaient le rester les manuscrits de ces cours.

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Seloua Luste Boulbina: Théories voyageuses (seminaire)

Ce séminaire se situe dans le prolongement du précédent. C’est en lisant Frantz Fanon, en effet, qu’Edward Said a parlé des théories voyageuses (travelling theories). Ce faisant, Said, en passant, a fait de la migration une façon de concevoir les déplacements qui s’opèrent dans la pensée et qui, très souvent, sont davantage envisagés en termes de traduction qu’en termes de migration. C’est une malléabilité nouvelle qui se dévoile alors car les contenus théoriques ne sont plus contenus dans les mêmes cadres, ils suscitent des affects différents, ils répondent à d’autres interrogations. Les migrations modifient les significations. Plus encore, les migrations intercontinentales produisent des effets plus étranges, et étrangers, que les voyages intracontinentaux. L’étirement est plus grand, les distances plus importantes. C’est pourquoi les études postcoloniales (postcolonial studies) peuvent être envisagées comme des manières de faire voyager les idées, de les faire essaimer, pour d’autres usages que leurs usages initiaux. Le séminaire explorera donc cette approche à partir des pérégrinations intellectuelles et littéraires d’Edward Said.

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Heidegger: Die Frage nach der Technik

[3] Unter dem Titel «Einblick in das was ist» hielt der Verfasser am 1. Dezember 1949 im Club zu Bremen vier Vorträge, die im Frühjahr 1950 (25. und 26. März) auf Bühlerhöhe unverändert wiederholt wurden. Die Titel lauteten: Das Ding. Das Gestell. Die Gefahr. Die Kehre.
Der erste Vortrag wurde in erweiterter Fassung am 6. Juni 1950 in der Bayerischen Akademie der Schönen Künste gehalten. (Siehe: Vorträge und Aufsätze, 1954, S. 163ff.). Der zweite Vortrag wurde am 18. November 1955 in der von der genannten Akademie veranstalteten Reihe «Die Künste im technischen Zeitalter» unter dem Titel «Die Frage nach der Technik» gleichfalls in erweiterter Fassung gehalten. (Siehe: Vorträge und Aufsätze, 1954, S. 13ff.). Die vorliegende Schrift gibt diesen Text unverändert wieder. Der dritte Vortrag bleibt noch unveröffentlicht. Der vierte Vortrag «Die Kehre» wird hier nach der ersten Fassung unverändert zum erstenmal veröffentlicht.

[5]  Im folgenden fragen wir nach der Technik. Das Fragen baut an einem Weg. Darum ist es ratsam, vor allem auf den Weg zu achten und nicht an einzelnen Sätzen und Titeln hängenzubleiben. Der Weg ist ein Weg des Denkens. Alle Denkwege führen, mehr oder weniger vernehmbar, auf eine ungewöhnliche Weise durch die Sprache. Wir fragen nach der Technik und möchten dadurch eine freie Beziehung zu ihr vorbereiten. Frei ist die Beziehung, wenn sie unser Dasein dem Wesen der Technik öffnet. Entsprechen wir diesem, dann vermögen wir es, das Technische in seiner Begrenzung zu erfahren.

Die Technik ist nicht das gleiche wie das Wesen der Technik. Wenn wir das Wesen des Baumes suchen, müssen wir gewahr werden, daß jenes, was jeden Baum als Baum durchwaltet, nicht selber ein Baum ist, der sich zwischen den übrigen Bäumen antreffen läßt.

So ist denn auch das Wesen der Technik ganz und gar nichts Technisches. Wir erfahren darum niemals unsere Beziehung zum Wesen der Technik, solange wir nur das Technische vorstellen und betreiben, uns damit abfinden oder ihm ausweichen. Überall bleiben wir unfrei an die Technik gekettet, ob wir sie leidenschaftlich bejahen oder verneinen. Am ärgsten sind wir jedoch der Technik ausgeliefert, wenn wir sie als etwas Neutrales betrachten; denn diese Vorstellung, der man heute besonders gern huldigt, macht uns vollends blind gegen das Wesen der Technik.
Als das Wesen von etwas gilt nach alter Lehre jenes, was etwas ist. Wir fragen nach der Technik, wenn wir fragen, was sie sei. Jedermann kennt die beiden Aussagen, die unsere Frage beantworten. [6] Die eine sagt: Technik ist ein Mittel für Zwecke. Die andere sagt: Technik ist ein Tun des Menschen. Beide Bestimmungen der Technik gehören zusammen. Denn Zwecke setzen, die Mittel dafür beschaffen und benützen, ist ein menschliches Tun. Zu dem, was die Technik ist, gehört das Verfertigen und Benützen von Zeug, Gerät und Maschinen, gehört dieses Verfertigte und Benützte selbst, gehören die Bedürfnisse und Zwecke, denen sie dienen. Das Ganze dieser Einrichtungen ist die Technik. Sie selber ist eine Einrichtung, lateinisch gesagt: ein instrumentum.

Die gängige Vorstellung von der Technik, wonach sie ein Mittel ist und ein menschliches Tun, kann deshalb die instrumentale und anthropologische Bestimmung der Technik heißen. Wer wollte leugnen, daß sie richtig sei? Sie richtet sich offenkundig nach dem, was man vor Augen hat, wenn man von Technik spricht. Die instrumentale Bestimmung der Technik ist sogar so unheimlich richtig, daß sie auch noch für die moderne Technik zutrifft, von der man sonst mit einem gewissen Recht behauptet, sie sei gegenüber der älteren handwerklichen Technik etwas durchaus Anderes und darum Neues. Auch das Kraftwerk ist mit seinen Turbinen und Generatoren ein von Menschen gefertigtes Mittel zu einem von Menschen gesetzten Zweck. Auch das Raketenflugzeug, auch die Hochfrequenzmaschine sind Mittel zu Zwecken. Natürlich ist eine Radarstation weniger einfach als eine Wetterfahne. Natürlich bedarf die Verfertigung einer Hochfrequenzmaschine des Ineinandergreifens verschiedener Arbeitsgänge der technisch-industriellen Produktion. Natürlich ist eine Sägemühle in einem verlorenen Schwarzwaldtal ein primitives Mittel im Vergleich zum Wasserkraftwerk im Rheinstrom.

Es bleibt richtig: auch die moderne Technik ist ein Mittel zu Zwecken. Darum bestimmt die instrumentale Vorstellung von der Technik jede Bemühung, den Menschen in den rechten Bezug [7] zur Technik zu bringen. Alles liegt daran, die Technik als Mittel in der gemäßen Weise zu handhaben. Man will, wie es heißt, die Technik «geistig in die Hand bekommen». Man will sie meistern. Das Meisternwollen wird um so dringlicher, je mehr die Technik der Herrschaft des Menschen zu entgleiten droht. Gesetzt nun aber, die Technik sei kein bloßes Mittel, wie steht es dann mit dem Willen, sie zu meistern? Allein, wir sagten doch, die instrumentale Bestimmung der Technik sei richtig. Gewiß. Das Richtige stellt an dem, was vorliegt, jedesmal irgend etwas Zutreffendes fest. Die Feststellung braucht jedoch, um richtig zu sein, das Vorliegende keineswegs in seinem Wesen zu enthüllen. Nur dort, wo solches Enthüllen geschieht, ereignet sich das Wahre. Darum ist das bloß Richtige noch nicht das Wahre. Erst dieses bringt uns in ein freies Verhältnis zu dem, was uns aus seinem Wesen her angeht. Die richtige instrumentale Bestimmung der Technik zeigt uns demnach noch nicht ihr Wesen. Damit wir zu diesem oder wenigstens in seine Nähe gelangen, müssen wir durch das Richtige hindurch das Wahre suchen. Wir müssen fragen: was ist das Instrumentale selbst? Wohin gehört dergleichen wie ein Mittel und ein Zweck? Ein Mittel ist solches, wodurch etwas bewirkt und so erreicht wird. Was eine Wirkung zur Folge hat, nennt man Ursache. Doch nicht nur jenes, mittels dessen ein anderes bewirkt wird, ist Ursache. Auch der Zweck, demgemäß die Art der Mittel sich bestimmt, gilt als Ursache. Wo Zwecke verfolgt, Mittel verwendet werden, wo das Instrumentale herrscht, da waltet Ursächlichkeit, Kausalität.

Seit Jahrhunderten lehrt die Philosophie, es gäbe vier Ursachen: 1. die causa materialis, das Material, der Stoff, woraus z.B. eine silberne Schale verfertigt wird; 2. die causa formalis, die Form, die Gestalt, in die das Material eingeht; 3. die causa finalis, der Zweck, z.B. der Opferdienst, durch den die benötigte Schale nach Form und Stoff bestimmt wird; 4. die causa efficiens, die den Effekt, die fertige wirkliche Schale erwirkt, der Silberschmied. [8] Was die Technik, als Mittel vorgestellt, ist, enthüllt sich, wenn wir das Instrumentale auf die vierfache Kausalität zurückführen.

Wie aber, wenn sich die Kausalität ihrerseits in dem, was sie ist, ins Dunkel hüllt? Zwar tut man seit Jahrhunderten so, als sei die Lehre von den vier Ursachen wie eine sonnenklare Wahrheit vom Himmel gefallen. Indessen dürfte es an der Zeit sein zu fragen: weshalb gibt es gerade vier Ursachen? Was heißt in Bezug auf die genannten vier eigentlich «Ursache»? Woher bestimmt sich der Ursachecharakter der vier Ursachen so einheitlich, daß sie zusammengehören?

Solange wir uns auf diese Fragen nicht einlassen, bleibt die Kausalität und mit ihr das Instrumentale und mit diesem die gängige Bestimmung der Technik dunkel und grundlos. Man pflegt seit langem die Ursache als das Bewirkende vorzustellen. Wirken heißt dabei: Erzielen von Erfolgen, Effekten. Die causa efficiens, die eine der vier Ursachen, bestimmt in maßgebender Weise alle Kausalität. Das geht so weit, daß man die causa finalis, die Finalität, überhaupt nicht mehr zur Kausalität rechnet. Causa, casus, gehört zum Zeitwort cadere, fallen, und bedeutet dasjenige, was bewirkt, daß etwas im Erfolg so oder so ausfällt. Die Lehre von den vier Ursachen geht auf Aristoteles zurück. Im Bereich des griechischen Denkens und für dieses hat jedoch alles, was die nachkommenden Zeitalter bei den Griechen unter der Vorstellung und dem Titel «Kausalität» suchen, schlechthin nichts mit dem Wirken und Bewirken zu tun. Was wir Ursache, die Römer causa nennen, heißt bei den Griechen *aition, das, was ein anderes verschuldet. Die vier Ursachen sind die unter sich zusammengehörigen Weisen des Verschuldens. Ein Beispiel kann dies erläutern.

Das Silber ist das, woraus die Silberschale verfertigt ist. Es ist als dieser Stoff *hyle mitschuld an der Schale. Diese schuldet, d. h. verdankt dem Silber das, woraus sie besteht. Aber das Opfergerät [9] bleibt nicht nur an das Silber verschuldet. Als Schale erscheint das an das Silber Verschuldete im Aussehen von Schale und nicht in demjenigen von Spange oder Ring. Das Opfergerät ist so zugleich an das Aussehen *eidos von Schalenhaftem verschuldet. Das Silber, worein das Aussehen als Schale eingelassen ist, das Aussehen, worin das Silberne erscheint, sind beide auf ihre Weise mitschuld am Opfergerät.

Schuld an ihm bleibt jedoch vor allem ein Drittes. Es ist jenes, was zum voraus die Schale in den Bereich der Weihe und des Spendens eingrenzt. Dadurch wird sie als Opfergerät umgrenzt. Das Umgrenzende beendet das Ding. Mit diesem Ende hört das Ding nicht auf, sondern aus ihm her beginnt es als das, was es nach der Herstellung sein wird. Das Beendende, Vollendende in diesem Sinne heißt griechisch *telos, was man allzuhäufig durch «Ziel» und «Zweck» übersetzt und so mißdeutet. Das *telos verschuldet, was als Stoff und was als Aussehen das Opfergerät mitverschuldet.

Schließlich ist ein Viertes mitschuld am Vor- und Bereitliegen des fertigen Opfergerätes: der Silberschmied; aber keineswegs dadurch, daß er wirkend die fertige Opferschale als den Effekt eines Machens bewirkt, nicht als causa efficiens. Die Lehre des Aristoteles kennt weder die mit diesem Titel genannte Ursache, noch gebraucht sie einen entsprechenden griechischen Namen.
Der Silberschmied überlegt sich und versammelt die drei genannten Weisen des Verschuldens. Überlegen heißt griechisch *legein, *logos. Es beruht im *apophainesthai, zum Vorschein bringen. Der Silberschmied ist mitschuld als das, von wo her das Vorbringen und das Aufsichberuhen der Opferschale ihren ersten Ausgang nehmen und behalten. Die drei zuvor genannten Weisen des Verschuldens verdanken der Überlegung des Silberschmieds, daß sie und wie sie für das Hervorbringen der Opferschale zum Vorschein und ins Spiel kommen. [10]
In dem vor- und bereitliegenden Opfergerät walten somit vier Weisen des Verschuldens. Sie sind unter sich verschieden und gehören doch zusammen. Was einigt sie im voraus? Worin spielt das Zusammenspiel der vier Weisen des Verschuldens? Woher stammt die Einheit der vier Ursachen? Was meint denn, griechisch gedacht, dieses Verschulden?

Wir Heutigen sind zu leicht geneigt, das Verschulden entweder moralisch als Verfehlung zu verstehen oder aber als eine Art des Wirkens zu deuten. In beiden Fällen versperren wir uns den Weg zum anfänglichen Sinn dessen, was man später Kausalität nennt. Solange sich dieser Weg nicht öffnet, erblicken wir auch nicht, was das Instrumentale, das im Kausalen beruht, eigentlich ist.

Um uns vor den genannten Mißdeutungen des Verschuldens zu schützen, verdeutlichen wir seine vier Weisen aus dem her, was sie verschulden. Nach dem Beispiel verschulden sie das Vor- und Bereitliegen der Silberschale als Opfergerät.

Vorliegen und Bereitliegen *hypokeisthai kennzeichnen das Anwesen eines Anwesenden. Die vier Weisen des Verschuldens bringen etwas ins Erscheinen. Sie lassen es in das An-wesen vorkommen. Sie lassen es dahin los und lassen es so an, nämlich in seine vollendete Ankunft. Das Verschulden hat den Grundzug dieses An-lassens in die Ankunft. Im Sinne solchen Anlassens ist das Verschulden das Ver-an-lassen. Aus dem Blick auf das, was die Griechen im Verschulden, in der *aitia, erfuhren, geben wir dem Wort «ver-an-lassen» jetzt einen weiteren Sinn, so daß dieses Wort das Wesen der griechisch gedachten Kausalität benennt. Die geläufige und engere Bedeutung des Wortes «Veranlassung» besagt dagegen nur soviel wie Anstoß und Auslösung und meint eine Art von Nebenursache im Ganzen der Kausalität. Worin spielt nun aber das Zusammenspiel der vier Weisen des Ver-an-lassens? Sie lassen das noch nicht Anwesende ins Anwesen ankommen. Demnach sind sie einheitlich durchwaltet von [11] einem Bringen, das Anwesendes in den Vorschein bringt. Was dieses Bringen ist, sagt uns Platon in einem Satz des «Symposion» (205 b): *he gar toi ek tou me ontos eis to on ionti otooun aitia pasa esti poiesis.

«Jede Veranlassung für das, was immer aus dem Nicht-Anwesenden über- und vorgeht in das Anwesen, ist *poiesis, ist Her-vor-bringen.»

Alles liegt daran, daß wir das Her-vor-bringen in seiner ganzen Weite und zugleich im Sinne der Griechen denken. Ein Her-vor-bringen, *poiesis, ist nicht nur das handwerkliche Verfertigen, nicht nur das künstlerisch-dichtende zum-Scheinen- und ins-Bild-Bringen. Auch die *physis, das von-sich-her-Aufgehen, ist ein Her-vor-bringen, ist *poiesis. Die *physis ist sogar *poiesis im höchsten Sinne. Denn das *physei Anwesende hat den Aufbruch des Her-vor-bringens, z.B. das Aufbrechen der Blüte ins Erblühen, in ihr selbst (*en heauto). Dagegen hat das handwerklich und künstlerisch Her-vor-gebrachte, z.B. die Silberschale, den Aufbruch des Her-vor-bringens nicht in ihm selbst, sondern in einem anderen (*en allo), im Handwerker und Künstler. Die Weisen der Veranlassung, die vier Ursachen, spielen somit innerhalb des Her-vor-bringens. Durch dieses kommt sowohl das Gewachsene der Natur als auch das Verfertigte des Handwerks und der Künste jeweils zu seinem Vorschein. Wie aber geschieht das Her-vor-bringen, sei es in der Natur, sei es im Handwerk und in der Kunst? Was ist das Her-vor-bringen, darin die vierfache Weise des Veranlassens spielt? Das Veranlassen geht das Anwesen dessen an, was jeweils im Her-vor-bringen zum Vorschein kommt. Das Her-vor-bringen bringt aus der Verborgenheit her in die Unverborgenheit vor. Her-vor-bringen ereignet sich nur, insofern Verborgenes ins Unverborgene kommt. Dieses Kommen beruht und schwingt in dem, was wir das Entbergen nennen. Die Griechen haben dafür das Wort *aletheia. Die Römer übersetzen es durch «veritas». Wir [12] sagen «Wahrheit» und verstehen sie gewöhnlich als Richtigkeit des Vorstellens.

Wohin haben wir uns verirrt? Wir fragen nach der Technik und sind jetzt bei der *aletheia, beim Entbergen angelangt. Was hat das Wesen der Technik mit dem Entbergen zu tun? Antwort: Alles. Denn im Entbergen gründet jedes Her-vor-bringen. Dieses aber versammelt in sich die vier Weisen der Veranlassung - die Kausalität - und durchwaltet sie. In ihren Bereich gehören Zweck und Mittel, gehört das Instrumentale. Dieses gilt als der Grundzug der Technik. Fragen wir Schritt für Schritt, was die als Mittel vorgestellte Technik eigentlich sei, dann gelangen wir zum Entbergen. In ihm beruht die Möglichkeit aller herstellenden Verfertigung.
Die Technik ist also nicht bloß ein Mittel. Die Technik ist eine Weise des Entbergens. Achten wir darauf, dann öffnet sich uns ein ganz anderer Bereich für das Wesen der Technik. Es ist der Bereich der Entbergung, d.h. der Wahrheit. Dieser Ausblick befremdet uns. Er soll es auch, soll es möglichst lange und so bedrängend, daß wir endlich auch einmal die schlichte Frage ernst nehmen, was denn der Name «Technik» sage. Das Wort stammt aus der griechischen Sprache. *Technikon meint solches, was zur *techne gehört. Hinsichtlich der Bedeutung dieses Wortes müssen wir zweierlei beachten. Einmal ist *techne nicht nur der Name für das handwerkliche Tun und Können, sondern auch für die hohe Kunst und die schönen Künste. Die *techne gehört zum Her-vor-bringen, zur *poiesis; sie ist etwas Poietisches.

Das andere, was es hinsichtlich des Wortes *techne zu bedenken gilt, ist noch gewichtiger. Das Wort *techne geht von früh an bis in die Zeit Platons mit dem Wort *episteme zusammen. Beide Worte sind Namen für das Erkennen im weitesten Sinne. Sie meinen das Sichauskennen in etwas, das Sich verstehen auf etwas. [13] Das Erkennen gibt Aufschluß. Als aufschließendes ist es ein Entbergen. Aristoteles unterscheidet in einer besonderen Betrachtung (Eth. Nic. VI, c. 3 und 4) die episteme und die *techne, und zwar im Hinblick darauf, was sie und wie sie entbergen. Die *techne ist eine Weise des *aletheuein. Sie entbirgt solches, was sich nicht selber her-vor-bringt und noch nicht vorliegt, was deshalb bald so, bald anders aussehen und ausfallen kann. Wer ein Haus oder ein Schiff baut oder eine Opferschale schmiedet, entbirgt das Her-vor-zu-bringende nach den Hinsichten der vier Weisen der Veranlassung. Dieses Entbergen versammelt im voraus das Aussehen und den Stoff von Schiff und Haus auf das vollendet erschaute fertige Ding und bestimmt von da her die Art der Verfertigung. Das Entscheidende der *techne liegt somit keineswegs im Machen und Hantieren, nicht im Verwenden von Mitteln, sondern in dem genannten Entbergen. Als dieses, nicht aber als Verfertigen, ist die *techne ein Her-vor-bringen.

So führt uns denn der Hinweis darauf, was das Wort *techne sagt und wie die Griechen das Genannte bestimmen, in den selben Zusammenhang, der sich uns auftat, als wir der Frage nachgingen, was das Instrumentale als solches in Wahrheit sei. Technik ist eine Weise des Entbergens. Die Technik west in dem Bereich, wo Entbergen und Unverborgenheit, wo *aletheia, wo Wahrheit geschieht.

Gegen diese Bestimmung des Wesensbereiches der Technik kann man einwenden, sie gelte zwar für das griechische Denken und passe im günstigen Fall auf die handwerkliche Technik, treffe jedoch nicht für die moderne Kraftmaschinentechnik zu. Und gerade sie, sie allein ist das Beunruhigende, das uns bewegt, nach «der» Technik zu fragen. Man sagt, die moderne Technik sei eine unvergleichbar andere gegenüber aller früheren, weil sie auf der neuzeitlichen exakten Naturwissenschaft beruhe. Inzwischen hat man deutlicher erkannt, daß auch das Umgekehrte [14] gilt: die neuzeitliche Physik ist als experimentelle auf technische Apparaturen und auf den Fortschritt des Apparatebaues angewiesen. Die Feststellung dieses Wechselverhältnisses zwischen Technik und Physik ist richtig. Aber sie bleibt eine bloß historische Feststellung von Tatsachen und sagt nichts von dem, worin dieses Wechselverhältnis gründet. Die entscheidende Frage bleibt doch: welchen Wesens ist die moderne Technik, daß sie darauf verfallen kann, die exakte Naturwissenschaft zu verwenden?

Was ist die moderne Technik? Auch sie ist ein Entbergen. Erst wenn wir den Blick auf diesem Grundzug ruhen lassen, zeigt sich uns das Neuartige der modernen Technik. Das Entbergen, das die moderne Technik durchherrscht, entfaltet sich nun aber nicht in ein Her-vor-bringen im Sinne der *poiesis. Das in der modernen Technik waltende Entbergen ist ein Herausfordern, das an die Natur das Ansinnen stellt, Energie zu liefern, die als solche herausgefördert und gespeichert werden kann. Gilt dies aber nicht auch von der alten Windmühle? Nein. Ihre Flügel drehen sich zwar im Winde, seinem Wehen bleiben sie unmittelbar anheimgegeben. Die Windmühle erschließt aber nicht Energien der Luftströmung, um sie zu speichern.
Ein Landstrich wird dagegen in die Förderung von Kohle und Erzen herausgefordert. Das Erdreich entbirgt sich jetzt als Kohlenrevier, der Boden als Erzlagerstätte. Anders erscheint das Feld, das der Bauer vormals bestellte, wobei bestellen noch hieß: hegen und pflegen. Das bäuerliche Tun fordert den Ackerboden nicht heraus. Im Säen des Korns gibt es die Saat den Wachstumskräften anheim und hütet ihr Gedeihen. Inzwischen ist auch die Feldbestellung in den Sog eines andersgearteten Bestellens geraten, das die Natur stellt. Es stellt sie im Sinne der Herausforderung. Ackerbau ist jetzt motorisierte Ernährungsindustrie. Die Luft wird auf die Abgabe von Stickstoff hin [15] gestellt, der Boden auf Erze, das Erz z.B. auf Uran, dieses auf Atomenergie, die zur Zerstörung oder friedlichen Nutzung entbunden werden kann.

Das Stellen, das die Naturenergien herausfordert, ist ein Fördern in einem doppelten Sinne. Es fördert, indem es erschließt und herausstellt. Dieses Fördern bleibt jedoch im voraus darauf abgestellt, anderes zu fördern, d.h. vorwärts zu treiben in die größtmögliche Nutzung bei geringstem Aufwand. Die im Kohlenrevier geförderte Kohle wird nicht gestellt, damit sie nur überhaupt und irgendwo vorhanden sei. Sie lagert, d.h. sie ist zur Stelle für die Bestellung der in ihr gespeicherten Sonnenwärme. Diese wird herausgefordert auf Hitze, die bestellt ist, Dampf zu liefern, dessen Druck das Getriebe treibt, wodurch eine Fabrik in Betrieb bleibt.

Das Wasserkraftwerk ist in den Rheinstrom gestellt. Es stellt ihn auf seinen Wasserdruck, der die Turbinen daraufhin stellt, sich zu drehen, welche Drehung diejenige Maschine umtreibt, deren Getriebe den elektrischen Strom herstellt, für den die Überlandzentrale und ihr Stromnetz zur Strombeförderung bestellt sind. Im Bereich dieser ineinandergreifenden Folgen der Bestellung elektrischer Energie erscheint auch der Rheinstrom als etwas Bestelltes. Das Wasserkraftwerk ist nicht in den Rheinstrom gebaut wie die alte Holzbrücke, die seit Jahrhunderten Ufer mit Ufer verbindet. Vielmehr ist der Strom in das Kraftwerk verbaut. Er ist, was er jetzt als Strom ist, nämlich Wasserdrucklieferant, aus dem Wesen des Kraftwerks. Achten wir doch, um das Ungeheuere, das hier waltet, auch nur entfernt zu ermessen, für einen Augenblick auf den Gegensatz, der sich in den beiden Titeln ausspricht: «Der Rhein», verbaut in das Kraftwerk, und «Der Rhein», gesagt aus dem Kunstwerk der gleichnamigen Hymne Hölderlins. Aber der Rhein bleibt doch, wird man entgegnen, Strom der Landschaft. Mag sein, aber wie? Nicht anders denn als bestellbares Objekt der Besichtigung [16] durch eine Reisegesellschaft, die eine Urlaubsindustrie dorthin bestellt hat.

Das Entbergen, das die moderne Technik durchherrscht, hat den Charakter des Stellens im Sinne der Herausforderung. Diese geschieht dadurch, daß die in der Natur verborgene Energie aufgeschlossen, das Erschlossene umgeformt, das Umgeformte gespeichert, das Gespeicherte wieder verteilt und das Verteilte erneut umgeschaltet wird. Erschließen, umformen, speichern, verteilen, umschalten sind Weisen des Entbergens. Dieses läuft jedoch nicht einfach ab. Es verläuft sich auch nicht ins Unbestimmte. Das Entbergen entbirgt ihm selber seine eigenen, vielfach verzahnten Bahnen dadurch, daß es sie steuert. Die Steuerung selbst wird ihrerseits überall gesichert. Steuerung und Sicherung werden sogar die Hauptzüge des herausfordernden Entbergens.

Welche Art von Unverborgenheit eignet nun dem, was durch das herausfordernde Stellen zustande kommt? Überall ist es bestellt, auf der Stelle zur Stelle zu stehen, und zwar zu stehen, um selbst bestellbar zu sein für ein weiteres Bestellen. Das so Bestellte hat seinen eigenen Stand. Wir nennen ihn den Bestand. Das Wort sagt hier mehr und Wesentlicheres als nur «Vorrat». Das Wort «Bestand» rückt jetzt in den Rang eines Titels. Er kennzeichnet nichts Geringeres als die Weise, wie alles anwest, was vom herausfordernden Entbergen betroffen wird. Was im Sinne des Bestandes steht, steht uns nicht mehr als Gegenstand gegenüber.
Aber ein Verkehrsflugzeug, das auf der Startbahn steht, ist doch ein Gegenstand. Gewiß. Wir können die Maschine so vorstellen. Aber dann verbirgt sie sich in dem, was und wie sie ist. Entborgen steht sie auf der Rollbahn nur als Bestand, insofern sie bestellt ist, die Möglichkeit des Transports sicherzustellen. Hierfür muß sie selbst in ihrem ganzen Bau, in jedem ihrer Bestandteile bestellfähig, d.h. startbereit sein. (Hier wäre der Ort, Hegels [17] Bestimmung der Maschine als eines selbständigen Werkzeugs zu erörtern. Vom Werkzeug des Handwerks her gesehen, ist seine Kennzeichnung richtig. Allein, so ist die Maschine gerade nicht aus dem Wesen der Technik gedacht, in die sie gehört. Vom Bestand her gesehen, ist die Maschine schlechthin unselbständig; denn sie hat ihren Stand einzig aus dem Bestellen von Bestellbarem.)

Daß sich uns jetzt, wo wir versuchen, die moderne Technik als das herausfordernde Entbergen zu zeigen, die Worte «stellen», «bestellen», «Bestand» aufdrängen und sich in einer trockenen, einförmigen und darum lästigen Weise häufen, hat seinen Grund in dem, was zur Sprache kommt.

Wer vollzieht das herausfordernde Stellen, wodurch das, was man das Wirkliche nennt, als Bestand entborgen wird? Offenbar der Mensch. Inwiefern vermag er solches Entbergen? Der Mensch kann zwar dieses oder jenes so oder so vorstellen, gestalten und betreiben. Allein, über die Unverborgenheit, worin sich jeweils das Wirkliche zeigt oder entzieht, verfügt der Mensch nicht. Daß sich seit Platon das Wirkliche im Lichte von Ideen zeigt, hat nicht Platon gemacht. Der Denker hat nur dem entsprochen, was sich ihm zusprach.

Nur insofern der Mensch seinerseits schon herausgefordert ist, die Naturenergien herauszufordern, kann dieses bestellende Entbergen geschehen. Wenn der Mensch dazu herausgefordert, bestellt ist, gehört dann nicht auch der Mensch, ursprünglicher noch als die Natur, in den Bestand? Die umlaufende Rede vom Menschenmaterial, vom Krankenmaterial einer Klinik spricht dafür. Der Forstwart, der im Wald das geschlagene Holz vermißt und dem Anschein nach wie sein Großvater in der gleichen Weise dieselben Waldwege begeht, ist heute von der Holzverwertungsindustrie bestellt, ob er es weiß oder nicht. Er ist in die Bestellbarkeit von Zellulose bestellt, die ihrerseits durch den Bedarf an Papier herausgefordert ist, das den Zeitungen [18] und illustrierten Magazinen zugestellt wird. Diese aber stellen die öffentliche Meinung daraufhin, das Gedruckte zu verschlingen, um für eine bestellte Meinungsherrichtung bestellbar zu werden. Doch gerade weil der Mensch ursprünglicher als die Naturenergien herausgefordert ist, nämlich in das Bestellen, wird er niemals zu einem bloßen Bestand. Indem der Mensch die Technik betreibt, nimmt er am Bestellen als einer Weise des Entbergens teil. Allein, die Unverborgenheit selbst, innerhalb deren sich das Bestellen entfaltet, ist niemals ein menschliches Gemächte, so wenig wie der Bereich, den der Mensch jederzeit schon durchgeht, wenn er als Subjekt sich auf ein Objekt bezieht.

Wo und wie geschieht das Entbergen, wenn es kein bloßes Gemächte des Menschen ist? Wir brauchen nicht weit zu suchen. Nötig ist nur, unvoreingenommen Jenes zu vernehmen, was den Menschen immer schon in Anspruch genommen hat, und dies so entschieden, daß er nur als der so Angesprochene jeweils Mensch sein kann. Wo immer der Mensch sein Auge und Ohr öffnet, sein Herz aufschließt, sich in das Sinnen und Trachten, Bilden und Werken, Bitten und Danken freigibt, findet er sich überall schon ins Unverborgene gebracht. Dessen Unverborgenheit hat sich schon ereignet, so oft sie den Menschen in die ihm zugemessenen Weisen des Entbergens hervorruft. Wenn der Mensch auf seine Weise innerhalb der Unverborgenheit das Anwesende entbirgt, dann entspricht er nur dem Zuspruch der Unverborgenheit, selbst dort, wo er ihm widerspricht. Wenn also der Mensch forschend, betrachtend der Natur als einem Bezirk seines Vorstellens nachstellt, dann ist er bereits von einer Weise der Entbergung beansprucht, die ihn herausfordert, die Natur als einen Gegenstand der Forschung anzugehen, bis auch der Gegenstand in das Gegenstandlose des Bestandes verschwindet. So ist denn die moderne Technik als das bestellende Entbergen kein bloß menschliches Tun. Darum müssen wir auch jenes [19] Herausfordern, das den Menschen stellt, das Wirkliche als Bestand zu bestellen, so nehmen, wie es sich zeigt. Jenes Herausfordern versammelt den Menschen in das Bestellen. Dieses Versammelnde konzentriert den Menschen darauf, das Wirkliche als Bestand zu bestellen.

Was die Berge ursprünglich zu Bergzügen entfaltet und sie in ihrem gefalteten Beisammen durchzieht, ist das Versammelnde, das wir Gebirg nennen.

Wir nennen jenes ursprünglich Versammelnde, daraus sich die Weisen entfalten, nach denen uns so und so zumute ist, das Gemüt.

Wir nennen jetzt jenen herausfordernden Anspruch, der den Menschen dahin versammelt, das Sichentbergende als Bestand zu bestellen - das Ge-stell.
Wir wagen es, dieses Wort in einem bisher völlig ungewohnten Sinne zu gebrauchen.
Nach der gewöhnlichen Bedeutung meint das Wort «Gestell» ein Gerät, z.B. ein Büchergestell. Gestell heißt auch ein Knochengerippe. Und so schaurig wie dieses scheint die uns jetzt zugemutete Verwendung des Wortes «Gestell» zu sein, ganz zu schweigen von der Willkür, mit der so Worte der gewachsenen Sprache mißhandelt werden. Kann man das Absonderliche noch weiter treiben? Gewiß nicht. Allein, dieses Absonderliche ist alter Brauch des Denkens. Und zwar fügen sich ihm die Denker gerade dort, wo es das Höchste zu denken gilt. Wir Spätgeborenen sind nicht mehr imstande zu ermessen, was es heißt, daß Platon es wagt, für das, was in allem und jedem west, das Wort *eidos zu gebrauchen. Denn *eidos bedeutet in der alltäglichen Sprache die Ansicht, die ein sichtbares Ding unserem sinnlichen Auge darbietet. Platon mutet jedoch diesem Wort das ganz Ungewöhnliche zu, Jenes zu benennen, was gerade nicht und niemals mit sinnlichen Augen vernehmbar wird. Aber auch so ist des Ungewöhnlichen noch keineswegs genug. Denn *idea nennt [20] nicht nur das nichtsinnliche Aussehen des sinnlich Sichtbaren. Aussehen, *idea heißt und ist auch, was im Hörbaren, Tastbaren Fühlbaren, in jeglichem, was irgendwie zugänglich ist, das Wesen ausmacht. Gegenüber dem, was Platon der Sprache und dem Denken in diesem und anderen Fällen zumutet, ist der jetzt gewagte Gebrauch des Wortes «Gestell» als Name für das Wesen der modernen Technik beinahe harmlos. Indessen bleibt der jetzt verlangte Sprachgebrauch eine Zumutung und mißverständlich.

Ge-stell heißt das Versammelnde jenes Stellens, das den Menschen stellt, d.h. herausfordert, das Wirkliche in der Weise des Bestellens als Bestand zu entbergen. Ge-stell heißt die Weise des Entbergens, die im Wesen der modernen Technik waltet und selber nichts Technisches ist. Zum Technischen gehört dagegen alles, was wir als Gestänge und Geschiebe und Gerüste kennen und was Bestandstück dessen ist, was man Montage nennt. Diese fällt jedoch samt den genannten Bestandstücken in den Bezirk der technischen Arbeit, die stets nur der Herausforderung des Ge-stells entspricht, aber niemals dieses selbst ausmacht oder gar bewirkt.

Das Wort «stellen» meint im Titel Ge-stell nicht nur das Herausfordern, es soll zugleich den Anklang an ein anderes «Stellen» bewahren, aus dem es abstammt, nämlich an jenes Her- und Dar-stellen, das im Sinne der *poiesis das Anwesende in die Unverborgenheit hervorkommen läßt. Dieses hervorbringende Her-stellen, z.B. das Aufstellen eines Standbildes im Tempelbezirk und das jetzt bedachte herausfordernde Bestellen sind zwar grundverschieden und bleiben doch im Wesen verwandt. Beide sind Weisen des Entbergens, der *aletheia. Im Ge-stell ereignet sich die Unverborgenheit, dergemäß die Arbeit der modernen Technik das Wirkliche als Bestand entbirgt. Sie ist darum weder nur ein menschliches Tun, noch gar ein bloßes Mittel innerhalb solchen Tuns. Die nur instrumentale, [21] die nur anthropologische Bestimmung der Technik wird im Prinzip hinfällig; sie läßt sich nicht durch eine nur dahinter geschaltete metaphysische oder religiöse Erklärung ergänzen.

Wahr bleibt allerdings, daß der Mensch des technischen Zeitalters auf eine besonders hervorstechende Weise in das Entbergen herausgefordert ist. Dieses betrifft zunächst die Natur als den Hauptspeicher des Energiebestandes. Dementsprechend zeigt sich das bestellende Verhalten des Menschen zuerst im Aufkommen der neuzeitlichen exakten Naturwissenschaft. Ihre Art des Vorstellens stellt der Natur als einem berechenbaren Kräftezusammenhang nach. Die neuzeitliche Physik ist nicht deshalb Experimentalphysik, weil sie Apparaturen zur Befragung der Natur ansetzt, sondern umgekehrt: weil die Physik, und zwar schon als reine Theorie, die Natur daraufhin stellt, sich als einen vorausberechenbaren Zusammenhang von Kräften darzustellen, deshalb wird das Experiment bestellt, nämlich zur Befragung, ob sich die so gestellte Natur und wie sie sich meldet.
Aber die mathematische Naturwissenschaft ist doch um fast zwei Jahrhunderte vor der modernen Technik entstanden. Wie soll sie da schon von der modernen Technik in deren Dienst gestellt sein? Die Tatsachen sprechen für das Gegenteil. Die moderne Technik kam doch erst in Gang, als sie sich auf die exakte Naturwissenschaft stützen konnte. Historisch gerechnet, bleibt dies richtig. Geschichtlich gedacht, trifft es nicht das Wahre.

Die neuzeitliche physikalische Theorie der Natur ist die Wegbereiterin nicht erst der Technik, sondern des Wesens der modernen Technik. Denn das herausfordernde Versammeln in das bestellende Entbergen waltet bereits in der Physik. Aber es kommt in ihr noch nicht eigens zum Vorschein. Die neuzeitliche Physik ist der in seiner Herkunft noch unbekannte Vorbote des Ge-stells. Das Wesen der modernen Technik verbirgt sich auf lange Zeit auch dort noch, wo bereits Kraftmaschinen erfunden, [22] die Elektrotechnik auf die Bahn und die Atomtechnik in Gang gesetzt sind.

Alles Wesende, nicht nur das der modernen Technik, hält sich überall am längsten verborgen. Gleichwohl bleibt es im Hinblick auf sein Walten solches, was allem voraufgeht: das Früheste. Davon wußten schon die griechischen Denker, wenn sie sagten: Jenes, was hinsichtlich des waltenden Aufgehens früher ist, wird uns Menschen erst später offenkundig. Dem Menschen zeigt sich die anfängliche Frühe erst zuletzt. Darum ist im Bereich des Denkens eine Bemühung, das anfänglich Gedachte noch anfänglicher zu durchdenken, nicht der widersinnige Wille, Vergangenes zu erneuern, sondern die nüchterne Bereitschaft, vor dem Kommenden der Frühe zu erstaunen. Für die historische Zeitrechnung liegt der Beginn der neuzeitlichen Naturwissenschaft im 17. Jahrhundert. Dagegen entwickelt sich die Kraftmaschinentechnik erst in der zweiten Hälfte des 18. Jahrhunderts. Allein, das für die historische Feststellung Spätere, die moderne Technik, ist hinsichtlich des in ihm waltenden Wesens das geschichtlich Frühere. Wenn die moderne Physik in zunehmendem Maße sich damit abfinden muß, daß ihr Vorstellungsbereich unanschaulich bleibt, dann ist dieser Verzicht nicht von irgendeiner Kommission von Forschern diktiert. Er ist vom Walten des Ge-stells herausgefordert, das die Bestellbarkeit der Natur als Bestand verlangt. Darum kann die Physik bei allem Rückzug aus dem bis vor kurzem allein maßgebenden, nur den Gegenständen zugewandten Vorstellen auf eines niemals verzichten: daß sich die Natur in irgendeiner rechnerisch feststellbaren Weise meldet und als ein System von Informationen bestellbar bleibt. Dieses System bestimmt sich dann aus einer noch einmal gewandelten Kausalität. Sie zeigt jetzt weder den Charakter des hervorbringenden Veranlassens, noch die Art der causa efficiens oder gar der causa formalis. Vermutlich schrumpft die Kausalität in ein herausgefordertes [23] Melden gleichzeitig oder nacheinander sicherzustellender Bestände zusammen. Dem entspräche der Prozeß des zunehmenden Sichabfindens, den Heisenbergs Vortrag in eindrucksvoller Weise schilderte. (W. Heisenberg, Das Naturbild in der heutigen Physik, in: Die Künste im technischen Zeitalter, München 1954, S. 43 ff.).
Weil das Wesen der modernen Technik im Ge-stell beruht, deshalb muß diese die exakte Naturwissenschaft verwenden. Dadurch entsteht der trügerische Schein, als sei die moderne Technik angewandte Naturwissenschaft. Dieser Schein kann sich solange behaupten, als weder die Wesensherkunft der neuzeitlichen Wissenschaft, noch gar das Wesen der modernen Technik hinreichend erfragt werden.

Wir fragen nach der Technik, um unsere Beziehung zu ihrem Wesen ans Licht zu heben. Das Wesen der modernen Technik zeigt sich in dem, was wir das Ge-stell nennen. Allein der Hinweis darauf ist noch keineswegs die Antwort auf die Frage nach der Technik, wenn antworten heißt: entsprechen, nämlich dem Wesen dessen, wonach gefragt wird.

Wohin sehen wir uns gebracht, wenn wir jetzt noch um einen Schritt weiter dem nachdenken, was das Ge-stell als solches selber ist? Es ist nichts Technisches, nichts Maschinenartiges. Es ist die Weise, nach der sich das Wirkliche als Bestand entbirgt. Wiederum fragen wir: geschieht dieses Entbergen irgendwo jenseits alles menschlichen Tuns? Nein. Aber es geschieht auch nicht nur im Menschen und nicht maßgebend durch ihn. Das Ge-stell ist das Versammelnde jenes Stellens, das den Menschen stellt, das Wirkliche in der Weise des Bestellern als Bestand zu entbergen. Als der so Herausgeforderte steht der Mensch im Wesensbereich des Ge-stells. Er kann gar nicht erst nachträglich eine Beziehung zu ihm aufnehmen. Darum kommt die Frage, wie wir in eine Beziehung zum Wesen der Technik [24] gelangen sollen, in dieser Form jederzeit zu spät. Aber nie zu spät kommt die Frage, ob wir uns eigens als diejenigen erfahren, deren Tun und Lassen überall, bald offenkundig, bald versteckt, vom Ge-stell herausgefordert ist. Nie zu spät kommt vor allem die Frage, ob und wie wir uns eigens auf das einlassen, worin das Ge-stell selber west.

Das Wesen der modernen Technik bringt den Menschen auf den Weg jenes Entbergens, wodurch das Wirkliche überall, mehr oder weniger vernehmlich, zum Bestand wird. Auf einen Weg bringen - dies heißt in unserer Sprache: schicken. Wir nennen jenes versammelnde Schicken, das den Menschen erst auf einen Weg des Entbergens bringt, das Geschick. Von hier aus bestimmt sich das Wesen aller Geschichte. Sie ist weder nur der Gegenstand der Historie, noch nur der Vollzug menschlichen Tuns. Dieses wird geschichtlich erst als ein geschickliches (vgl. Vom Wesen der Wahrheit, 1930; in erster Auflage 1943, S. 16f.). Und erst das Geschick in das vergegenständlichende Vorstellen macht das Geschichtliche für die Historie, d.h. für eine Wissenschaft, als Gegenstand zugänglich und von hier aus erst die gängige Gleichsetzung des Geschichtlichen mit dem Historischen möglich. Als die Herausforderung ins Bestellen schickt das Ge-stell in eine Weise des Entbergens. Das Ge-stell ist eine Schickung des Geschickes wie jede Weise des Entbergens. Geschick in dem genannten Sinne ist auch das Her-vor-bringen, die *poiesis.

Immer geht die Unverborgenheit dessen, was ist, auf einem Weg des Entbergens. Immer durch waltet den Menschen das Geschick der Entbergung. Aber es ist nie das Verhängnis eines Zwanges. Denn der Mensch wird gerade erst frei, insofern er in den Bereich des Geschickes gehört und so ein Hörender wird, nicht aber ein Höriger.
Das Wesen der Freiheit ist ursprünglich nicht dem Willen oder gar nur der Kausalität des menschlichen Wollens zugeordnet. Die Freiheit verwaltet das Freie im Sinne des Gelichteten, d.h. [25] des Entborgenen. Das Geschehnis des Entbergens, d.h. der Wahrheit, ist es, zu dem die Freiheit in der nächsten und innigsten Verwandtschaft steht. Alles Entbergen gehört in ein Bergen und Verbergen. Verborgen aber ist und immer sich verbergend das Befreiende, das Geheimnis. Alles Entbergen kommt aus dem Freien, geht ins Freie und bringt ins Freie. Die Freiheit des Freien besteht weder in der Ungebundenheit der Willkür, noch in der Bindung durch bloße Gesetze. Die Freiheit ist das lichtend Verbergende, in dessen Lichtung jener Schleier weht, der das Wesende aller Wahrheit verhüllt und den Schleier als den verhüllenden erscheinen läßt. Die Freiheit ist der Bereich des Geschickes, das jeweils eine Entbergung auf ihren Weg bringt. Das Wesen der modernen Technik beruht im Ge-stell. Dieses gehört in das Geschick der Entbergung. Die Sätze sagen anderes als die öfter verlautende Rede, die Technik sei das Schicksal unseres Zeitalters, wobei Schicksal meint: das Unausweichliche eines unabänderlichen Verlaufs.

Wenn wir jedoch das Wesen der Technik bedenken, dann erfahren wir das Ge-stell als ein Geschick der Entbergung. So halten wir uns schon im Freien des Geschickes auf, das uns keineswegs in einen dumpfen Zwang einsperrt, die Technik blindlings zu betreiben oder, was das Selbe bleibt, uns hilflos gegen sie aufzulehnen und sie als Teufelswerk zu verdammen. Im Gegenteil: wenn wir uns dem Wesen der Technik eigens öffnen, finden wir uns unverhofft in einen befreienden Anspruch genommen.
Das Wesen der Technik beruht im Ge-stell. Sein Walten gehört in das Geschick. Weil dieses den Menschen jeweils auf einen Weg des Entbergens bringt, geht der Mensch, also unterwegs, immerfort am Rande der Möglichkeit, nur das im Bestellen Entborgene zu verfolgen und zu betreiben und von da her alle Maße zu nehmen. Hierdurch verschließt sich die andere Möglichkeit, daß der Mensch eher und mehr und stets anfänglicher auf das Wesen des Unverborgenen und seine Unverborgenheit sich einläßt, um [26] die gebrauchte Zugehörigkeit zum Entbergen als sein Wesen zu erfahren.

Zwischen diese Möglichkeiten gebracht, ist der Mensch aus dem Geschick her gefährdet. Das Geschick der Entbergung ist als solches in jeder seiner Weisen und darum notwendig Gefahr.

In welcher Weise auch immer das Geschick der Entbergung walten mag, die Unverborgenheit, in der alles, was ist, sich jeweils zeigt, birgt die Gefahr, daß der Mensch sich am Unverborgenen versieht und es mißdeutet. So kann, wo alles Anwesende sich im Lichte des Ursache-Wirkung-Zusammenhangs darstellt, sogar Gott für das Vorstellen alles Heilige und Hohe, das Geheimnisvolle seiner Ferne verlieren. Gott kann im Lichte der Kausalität zu einer Ursache, zur causa efficiens, herabsinken. Er wird dann sogar innerhalb der Theologie zum Gott der Philosophen, jener nämlich, die das Unverborgene und Verborgene nach der Kausalität des Machens bestimmen, ohne dabei jemals die Wesensherkunft dieser Kausalität zu bedenken.

Insgleichen kann die Unverborgenheit, dergemäß sich die Natur als ein berechenbarer Wirkungszusammenhang von Kräften darstellt, zwar richtige Feststellungen verstatten, aber gerade durch diese Erfolge die Gefahr bleiben, daß sich in allem Richtigen das Wahre entzieht.

Das Geschick der Entbergung ist in sich nicht irgendeine, sondern die Gefahr.
Waltet jedoch das Geschick in der Weise des Ge-stells, dann ist es die höchste Gefahr. Sie bezeugt sich uns nach zwei Hinsichten. Sobald das Unverborgene nicht einmal mehr als Gegenstand, sondern ausschließlich als Bestand den Menschen angeht und der Mensch innerhalb des Gegenstandlosen nur noch der Besteller des Bestandes ist, - geht der Mensch am äußersten Rand des Absturzes, dorthin nämlich, wo er selber nur noch als Bestand genommen werden soll. Indessen spreizt sich gerade der so bedrohte Mensch in die Gestalt des Herrn der Erde auf. Dadurch [27] macht sich der Anschein breit, alles was begegne, bestehe nur, insofern es ein Gemächte des Menschen sei. Dieser Anschein zeitigt einen letzten trügerischen Schein. Nach ihm sieht es so aus, als begegne der Mensch überall nur noch sich selbst. Heisenberg hat mit vollem Recht darauf hingewiesen, daß sich dem heutigen Menschen das Wirkliche so darstellen muß (a.a.0. S. 60ff.). Indessen begegnet der Mensch heute in Wahrheit gerade nirgends mehr sich selber, d.h. seinem Wesen. Der Mensch steht so entschieden im Gefolge der Herausforderung des Gestells, daß er dieses nicht als einen Anspruch vernimmt, daß er sich selber als den Angesprochenen übersieht und damit auch jede Weise überhört, inwiefern er aus seinem Wesen her im Bereich eines Zuspruchs ek-sistiert und darum niemals nur sich selber begegnen kann.

Allein, das Ge-stell gefährdet nicht nur den Menschen in seinem Verhältnis zu sich selbst und zu allem, was ist. Als Geschick verweist es in das Entbergen von der Art des Bestellens. Wo dieses herrscht, vertreibt es jede andere Möglichkeit der Entbergung. Vor allem verbirgt das Ge-stell jenes Entbergen, das im Sinne der *poiesis das Anwesende ins Erscheinen her-vor-kommen läßt. Im Vergleich hierzu drängt das herausfordernde Stellen in den entgegengesetztgerichteten Bezug zu dem, was ist. Wo das Gestell waltet, prägen Steuerung und Sicherung des Bestandes alles Entbergen. Sie lassen sogar ihren eigenen Grundzug, nämlich dieses Entbergen als ein solches nicht mehr zum Vorschein kommen.

So verbirgt denn das herausfordernde Ge-stell nicht nur eine vormalige Weise des Entbergens, das Her-vor-bringen, sondern es verbirgt das Entbergen als solches und mit ihm Jenes, worin sich Unverborgenheit, d.h. Wahrheit ereignet. Das Ge-stell verstellt das Scheinen und Walten der Wahrheit. Das Geschick, das in das Bestellen schickt, ist somit die äußerste Gefahr. Das Gefährliche ist nicht die Technik. Es gibt keine Dämonie [28] der Technik, wohl dagegen das Geheimnis ihres Wesens. Das Wesen der Technik ist als ein Geschick des Entbergens die Gefahr. Die gewandelte Bedeutung des Wortes «Ge-stell» wird uns jetzt vielleicht schon um einiges vertrauter, wenn wir Gestell im Sinne von Geschick und Gefahr denken.

Die Bedrohung des Menschen kommt nicht erst von den möglicherweise tödlich wirkenden Maschinen und Apparaturen der Technik. Die eigentliche Bedrohung hat den Menschen bereits in seinem Wesen angegangen. Die Herrschaft des Ge-stells droht mit der Möglichkeit, daß dem Menschen versagt sein könnte, in ein ursprünglicheres Entbergen einzukehren und so den Zuspruch einer anfänglicheren Wahrheit zu erfahren. So ist denn, wo das Ge-stell herrscht, im höchsten Sinne Gefahr.

«Wo aber Gefahr ist, wächst
Das Rettende auch.»


Bedenken wir das Wort Hölderlins sorgsam. Was heißt «retten»? Gewöhnlich meinen wir, es bedeute nur: das vom Untergang Bedrohte gerade noch erhaschen, um es in seinem bisherigen Fortbestehen zu sichern. Aber «retten» sagt mehr. «Retten» ist: einholen ins Wesen, um so das Wesen erst zu seinem eigentlichen Scheinen zu bringen. Wenn das Wesen der Technik, das Ge-stell, die äußerste Gefahr ist und wenn zugleich Hölderlins Wort Wahres sagt, dann kann sich die Herrschaft des Ge-stells nicht darin erschöpfen, alles Leuchten jedes Entbergens, alles Scheinen der Wahrheit nur zu verstellen. Dann muß vielmehr gerade das Wesen der Technik das Wachstum des Rettenden in sich bergen. Könnte dann aber nicht ein zureichender Blick in das, was das Ge-stell als ein Geschick des Entbergens ist, das Rettende in seinem Aufgehen zum Scheinen bringen? Inwiefern wächst dort, wo Gefahr ist, das Rettende auch? Wo etwas wächst, dort wurzelt es, von dorther gedeiht es. Beides geschieht verborgen und still und zu seiner Zeit. Nach dem [29] Wort des Dichters dürfen wir aber gerade nicht erwarten, dort, wo Gefahr ist, das Rettende unmittelbar und unvorbereitet aufgreifen zu können. Darum müssen wir jetzt zuvor bedenken, inwiefern in dem, was die äußerste Gefahr ist, inwiefern im Walten des Ge-stells das Rettende sogar am tiefsten wurzelt und von dorther gedeiht. Um solches zu bedenken, ist es nötig, durch einen letzten Schritt unseres Weges noch helleren Auges in die Gefahr zu blicken. Dementsprechend müssen wir noch einmal nach der Technik fragen. Denn in ihrem Wesen wurzelt und gedeiht nach dem Gesagten das Rettende.

Wie sollen wir jedoch das Rettende im Wesen der Technik erblicken, solange wir nicht bedenken, in welchem Sinne von «Wesen» das Gestell eigentlich das Wesen der Technik ist? Bisher verstanden wir das Wort «Wesen» in der geläufigen Bedeutung. In der Schulsprache der Philosophie heißt «Wesen» jenes, was etwas ist, lateinisch: quid. Die quidditas, die Washeit gibt Antwort auf die Frage nach dem Wesen. Was z.B. allen Arten von Bäumen, der Eiche, Buche, Birke, Tanne, zukommt, ist das selbe Baumhafte. Unter dieses als die allgemeine Gattung, das «universale», fallen die wirklichen und möglichen Bäume. Ist nun das Wesen der Technik, das Ge-stell, die gemeinsame Gattung für alles Technische? Träfe dies zu, dann wäre z.B. die Dampfturbine, wäre der Rundfunksender, wäre das Zyklotron ein Ge-stell. Aber das Wort «Gestell» meint jetzt kein Gerät oder irgendeine Art von Apparaturen. Es meint noch weniger den allgemeinen Begriff solcher Bestände. Die Maschinen und Apparate sind ebensowenig Fälle und Arten des Ge-stells wie der Mann an der Schalttafel und der Ingenieur im Konstruktionsbureau. All das gehört zwar als Bestandstück, als Bestand, als Besteller je auf seine Art in das Ge-stell, aber dieses ist niemals das Wesen der Technik im Sinne einer Gattung. Das Ge-stell ist eine geschickhafte Weise des Entbergens, nämlich das herausfordernde. Eine solche geschickhafte Weise ist auch das hervorbringende [30] Entbergen, die *poiesis. Aber diese Weisen sind nicht Arten, die nebeneinandergeordnet unter den Begriff des Entbergens fallen. Die Entbergung ist jenes Geschick, das sich je und jäh und allem Denken unerklärbar in das hervorbringende und herausfordernde Entbergen verteilt und sich dem Menschen zuteilt. Das herausfordernde Entbergen hat im hervorbringenden seine geschickliche Herkunft. Aber zugleich verstellt das Ge-stell geschickhaft die *poiesis.

So ist denn das Ge-stell als ein Geschick der Entbergung zwar das Wesen der Technik, aber niemals Wesen im Sinne der Gattung und der essentia. Beachten wir dies, dann trifft uns etwas Erstaunliches: die Technik ist es, die von uns verlangt, das, was man gewöhnlich unter «Wesen» versteht, in einem anderen Sinne zu denken. Aber in welchem?

Schon wenn wir «Hauswesen», «Staatswesen» sagen, meinen wir nicht das Allgemeine einer Gattung, sondern die Weise, wie Haus und Staat walten, sich verwalten, entfalten und verfallen. Es ist die Weise, wie sie wesen. J. P. Hebel gebraucht in einem Gedicht «Gespenst an der Kanderer Straße», das Goethe besonders liebte, das alte Wort «die Weserei». Es bedeutet das Rathaus, insofern sich dort das Gemeindeleben versammelt und das dörfliche Dasein im Spiel bleibt, d.h. west. Vom Zeitwort «wesen» stammt erst das Hauptwort ab. «Wesen», verbal verstanden, ist das Selbe wie «währen»; nicht nur bedeutungsmäßig, sondern auch in der lautlichen Wortbildung. Schon Sokrates und Platon denken das Wesen von etwas als das Wesende im Sinne des Währenden. Doch sie denken das Währende als das Fortwährende (*aei on). Das Fortwährende finden sie aber in dem, was sich als das Bleibende durchhält bei jeglichem, was vorkommt. Dieses Bleibende wiederum entdecken sie im Aussehen (*eidos, *idea), z.B. in der Idee «Haus».

In ihr zeigt sich jenes, was jedes so Geartete ist. Die einzelnen wirklichen und möglichen Häuser sind dagegen wechselnde und [31] vergängliche Abwandlungen der «Idee» und gehören deshalb zu dem Nichtwährenden.

Nun ist aber auf keine Weise jemals zu begründen, daß das Währende einzig und allein in dem beruhen soll, was Platon als die *idea, Aristoteles als *to ti en einai (jenes, was jegliches je schon war), was die Metaphysik in den verschiedensten Auslegungen als essentia denkt.

Alles Wesende währt. Aber ist das Währende nur das Fortwährende? Währt das Wesen der Technik im Sinne des Fortwährens einer Idee, die über allem Technischen schwebt, so daß von hier aus der Anschein entsteht, der Name «die Technik» meine ein mythisches Abstraktum? Wie die Technik west, läßt sich nur aus jenem Fortwähren ersehen, worin sich das Ge-stell als ein Geschick des Entbergens ereignet. Goethe gebraucht einmal (Die Wahlverwandtschaften II. Teil, 10. Kap., in der Novelle «Die wunderlichen Nachbarskinder») statt «fortwähren» das geheimnisvolle Wort «fortgewähren». Sein Ohr hört hier «währen» und «gewähren» in einem unausgesprochenen Einklang. Bedenken wir nun aber nachdenklicher als bisher, was eigentlich währt und vielleicht einzig währt, dann dürfen wir sagen: Nur das Gewährte währt. Das anfänglich aus der Frühe Währende ist das Gewährende.

Als das Wesende der Technik ist das Ge-stell das Währende. Waltet dieses gar im Sinne des Gewährenden? Schon die Frage scheint ein offenkundiger Mißgriff zu sein. Denn das Ge-stell ist doch nach allem Gesagten ein Geschick, das in die herausfordernde Entbergung versammelt. Herausfordern ist alles andere, nur kein Gewähren. So sieht es aus, solange wir nicht darauf achten, daß auch das Herausfordern in das Bestellen des Wirklichen als Bestand immer noch ein Schicken bleibt, das den Menschen auf einen Weg des Entbergens bringt. Als dieses Geschick läßt das Wesende der Technik den Menschen in Solches ein, was er selbst von sich aus weder erfinden, noch gar machen [32] kann; denn so etwas wie einen Menschen, der einzig von sich aus nur Mensch ist, gibt es nicht.

Allein, wenn dieses Geschick, das Ge-stell, die äußerste Gefahr ist, nicht nur für das Menschenwesen, sondern für alles Entbergen als solches, darf dann dieses Schicken noch ein Gewähren heißen? Allerdings, und vollends dann, wenn in diesem Geschick das Rettende wachsen sollte. Jedes Geschick eines Entbergens ereignet sich aus dem Gewähren und als ein solches. Denn dieses trägt dem Menschen erst jenen Anteil am Entbergen zu, den das Ereignis der Entbergung braucht. Als der so Gebrauchte ist der Mensch dem Ereignis der Wahrheit vereignet. Das Gewährende, das so oder so in die Entbergung schickt, ist als solches das Rettende. Denn dieses läßt den Menschen in die höchste Würde seines Wesens schauen und einkehren. Sie beruht darin, die Unverborgenheit und mit ihr je zuvor die Verborgenheit alles Wesens auf dieser Erde zu hüten. Gerade im Ge-stell, das den Menschen in das Bestellen als die vermeintlich einzige Weise der Entbergung fortzureißen droht und so den Menschen in die Gefahr der Preisgabe seines freien Wesens stößt, gerade in dieser äußersten Gefahr kommt die innigste, unzerstörbare Zugehörigkeit des Menschen in das Gewährende zum Vorschein, gesetzt, daß wir an unserem Teil beginnen, auf das Wesen der Technik zu achten. So birgt denn, was wir am wenigsten vermuten, das Wesende der Technik den möglichen Aufgang des Rettenden in sich. Darum liegt alles daran, daß wir den Aufgang bedenken und andenkend hüten. Wie geschieht dies? Vor allem anderen so, daß wir das Wesende in der Technik erblicken, statt nur auf das Technische zu starren. Solange wir die Technik als Instrument vorstellen, bleiben wir im Willen hängen, sie zu meistern. Wir treiben am Wesen der Technik vorbei.

Fragen wir indessen, wie das Instrumentale als eine Art des Kausalen west, dann erfahren wir dieses Wesende als das Geschick eines Entbergens. [33]

Bedenken wir zuletzt, daß das Wesende des Wesens sich im Gewährenden ereignet, das den Menschen in den Anteil am Entbergen braucht, dann zeigt sich:
Das Wesen der Technik ist in einem hohen Sinne zweideutig. Solche Zweideutigkeit deutet in das Geheimnis aller Entbergung, d.h. der Wahrheit.

Einmal fordert das Ge-stell in das Rasende des Bestellens heraus, das jeden Blick in das Ereignis der Entbergung verstellt und so den Bezug zum Wesen der Wahrheit von Grund auf gefährdet. Zum anderen ereignet sich das Ge-stell seinerseits im Gewährenden, das den Menschen darin währen läßt, unerfahren bislang, aber erfahrener vielleicht künftig, der Gebrauchte zu sein zur Wahrnis des Wesens der Wahrheit. So erscheint der Aufgang des Rettenden.

Das Unaufhaltsame des Bestellens und das Verhaltene des Rettenden ziehen aneinander vorbei wie im Gang der Gestirne die Bahn zweier Sterne. Allein, dieser ihr Vorbeigang ist das Verborgene ihrer Nähe.

Blicken wir in das zweideutige Wesen der Technik, dann erblicken wir die Konstellation, den Sternengang des Geheimnisses.

Die Frage nach der Technik ist die Frage nach der Konstellation, in der sich Entbergung und Verbergung, in der sich das Wesende der Wahrheit ereignet.
Doch was hilft uns der Blick in die Konstellation der Wahrheit? Wir blicken in die Gefahr und erblicken das Wachstum des Rettenden.

Dadurch sind wir noch nicht gerettet. Aber wir sind daraufhin angesprochen, im wachsenden Licht des Rettenden zu verhoffen. Wie kann dies geschehen? Hier und jetzt und im Geringen so, daß wir das Rettende in seinem Wachstum hegen. Dies schließt ein, daß wir jederzeit die äußerste Gefahr im Blick behalten. [34]
Das Wesende der Technik bedroht das Entbergen, droht mit der Möglichkeit, daß alles Entbergen im Bestellen aufgeht und alles sich nur in der Unverborgenheit des Bestandes darstellt. Menschliches Tun kann nie unmittelbar dieser Gefahr begegnen. Menschliche Leistung kann nie allein die Gefahr bannen. Doch menschliche Besinnung kann bedenken, daß alles Rettende höheren, aber zugleich verwandten Wesens sein muß wie das Gefährdete.

Vermöchte es dann vielleicht ein anfänglicher gewährtes Entbergen, das Rettende zum ersten Scheinen zu bringen inmitten der Gefahr, die sich im technischen Zeitalter eher noch verbirgt als zeigt?

Einstmals trug nicht nur die Technik den Namen *techne. Einstmals hieß *techne auch jenes Entbergen, das die Wahrheit in den Glanz des Scheinenden hervorbringt.
Einstmals hieß *techne auch das Hervorbringen des Wahren in das Schöne. *Techne hieß auch die *poiesis der schönen Künste. Am Beginn des abendländischen Geschickes stiegen in Griechenland die Künste in die höchste Höhe des ihnen gewährten Entbergens. Sie brachten die Gegenwart der Götter, brachten die Zwiesprache des göttlichen und menschlichen Geschickes zum Leuchten. Und die Kunst hieß nur *techne. Sie war ein einziges, vielfältiges Entbergen. Sie war fromm, *promos, d.h. fügsam dem Walten und Verwahren der Wahrheit.

Die Künste entstammten nicht dem Artistischen. Die Kunstwerke wurden nicht ästhetisch genossen. Die Kunst war nicht Sektor eines Kulturschaffens.

Was war die Kunst? Vielleicht nur für kurze, aber hohe Zeiten? Warum trug sie den schlichten Namen *techne? Weil sie ein her- und vor-bringendes Entbergen war und darum in die *poiesis gehörte. Diesen Namen erhielt zuletzt jenes Entbergen als Eigennamen, das alle Kunst des Schönen durchwaltet, die Poesie, das Dichterische. [55]

Der selbe Dichter, von dem wir das Wort hörten:

«Wo aber Gefahr ist, wächst
Das Rettende auch.»


sagt uns:

«... dichterisch wohnet der Mensch auf dieser Erde.»


Das Dichterische bringt das Wahre in den Glanz dessen, was Platon im «Phaidros» *to ekphanestaton nennt, das am reinsten Hervorscheinende. Das Dichterische durchwest jede Kunst, jede Entbergung des Wesenden ins Schöne.

Sollten die schönen Künste in das dichterische Entbergen gerufen sein? Sollte das Entbergen sie anfänglicher in den Anspruch nehmen, damit sie so an ihrem Teil das Wachstum des Rettenden eigens hegen, Blick und Zutrauen in das Gewährende neu wecken und stiften?

Ob der Kunst diese höchste Möglichkeit ihres Wesens inmitten der äußersten Gefahr gewährt ist, vermag niemand zu wissen. Doch wir können erstaunen. Wovor? Vor der anderen Möglichkeit, daß überall das Rasende der Technik sich einrichtet, bis eines Tages durch alles Technische hindurch das Wesen der Technik west im Ereignis der Wahrheit.

Weil das Wesen der Technik nichts Technisches ist, darum muß die wesentliche Besinnung auf die Technik und die entscheidende Auseinandersetzung mit ihr in einem Bereich geschehen, der einerseits mit dem Wesen der Technik verwandt und andererseits von ihm doch grundverschieden ist. Ein solcher Bereich ist die Kunst. Freilich nur dann, wenn die künstlerische Besinnung ihrerseits sich der Konstellation der Wahrheit nicht verschließt, nach der wir fragen.

Also fragend bezeugen wir den Notstand, daß wir das Wesende der Technik vor lauter Technik noch nicht erfahren, daß wir das [36] Wesende der Kunst vor lauter Ästhetik nicht mehr bewahren. Je fragender wir jedoch das Wesen der Technik bedenken, um so geheimnisvoller wird das Wesen der Kunst. Je mehr wir uns der Gefahr nähern, um so heller beginnen die Wege ins Rettende zu leuchten, um so fragender werden wir. Denn das Fragen ist die Frömmigkeit des Denkens. [37]

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"All testing, all confirmation and disconfirmation of a hypothesis takes place already within a system. And this system is not a more or less arbitrary and doubtful point of departure for all our arguments; no it belongs to the essence of what we call an argument. The system is not so much the point of departure, as the element in which our arguments have their life."
- Wittgenstein

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"Le poète ne retient pas ce qu’il découvre ; l’ayant transcrit, le perd bientôt. En cela réside sa nouveauté, son infini et son péril"

René Char, La Bibliothèque est en feu (1956)


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