Saïd Chebili: Une histoire des critiques philosophiques de la psychologie

Un livre intéressant.

Chebili, Said. Une histoire des critiques philosophiques de la psychologie. Ed. L'Harmattan, 2008

L'auteur a écrit une histoire des critiques philosophiques de la psychologie, du début du dix-neuvième au milieu du vingtième siècle. Cette entreprise n'a pas eu de précédent jusqu'à maintenant. Le fil conducteur de ce livre tient dans l'idée qu'il est impossible de fonder la psychologie sur le plan théorique. Cette discipline est prise dans une contradiction insurmontable entre sa tendance métaphysique et sa tendance scientifique. Trois parties rythment l'ouvrage. Tout d'abord, au temps de la psychologie naissante, Kant a apporté une contribution essentielle, en refusant toute psychologie rationnelle et toute psychologie empirique. Il prôna une anthropologie, qui permet de mesurer les manifestations extérieures du comportement humain. Comte poursuit la réflexion dans ce sens, et se livre a une condamnation sans équivoque de l'introspection. Ensuite, dans un deuxième moment, Bergson remet au jour la psychologie spiritualiste, tout en subissant, pour son idéalisme, les foudres de Georges Politzer. Ce dernier a tenté de construire une psychologie d'abord concrète, puis matérialiste. Ce projet ne concrétisa pas l'espoir de résoudre les apories de la psychologie sur le plan théorique. Plus près de nous, Piaget élabora une psychologie constructiviste. Malgré sa rigueur conceptuelle et l'intérêt d'une approche structurale, il ne réussit pas à fonder théoriquement la psychologie. Enfin, dans une dernière période, sont analyses les travaux de Canguilhem et de Foucault. Le premier congédie la psychologie pour ses manquements à l'éthique. Le second l'accuse de n'être qu'un faire-valoir de ha psychiatrie qui, masquée derrière elle, étend son pouvoir de normalisation. L'auteur conclut que la psychologie ne peut se fonder théoriquement.

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Georges Politzer on Marxists

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Georges Politzer - Principes élémentaires de philosophie

Numérisé dans son intégralité par mes soins, cet ouvrage est disponible au format .rtf en téléchargement

Extrait :

Introduction

(...)

II. — L'étude de la philosophie est-elle une chose difficile ?

On pense généralement que l'étude de la philosophie est pour les ouvriers une chose pleine de difficultés, nécessitant des connaissances spéciales. Il faut avouer que la façon dont sont rédigés les manuels bourgeois est bien faite pour les confirmer dans ces idées et ne peut que les rebuter.

Nous ne songeons pas à nier les difficultés que comporte l'étude en général, et celle de la philosophie en particulier ; mais ces difficultés sont parfaitement surmontables, et elles viennent surtout du fait qu'il s'agit de choses nouvelles pour beaucoup de nos lecteurs.

Dès le début, nous allons d'ailleurs, en précisant les choses, les appeler à revoir certaines définitions de mots qui sont faussés dans le langage courant.

III. — Qu'est-ce que la philosophie ?

Vulgairement, on entend par, philosophe : ou bien celui qui vit dans les nuages, ou bien celui qui prend les choses par le bon côté, celui qui ne « s'en fait pas ». Or, tout au contraire, le philosophe est celui qui veut, à certaines questions, apporter des réponses précises, et, si on considère que la philosophie veut donner une explication aux problèmes de l'univers (d'où vient le monde ? où allons-nous ? etc.), on voit, par conséquent, que le philosophe s'occupe de beaucoup de choses, et, à l'inverse de ce que l'on dit, « s'en fait beaucoup ».

Nous dirons donc pour définir la philosophie, qu'elle veut expliquer l'univers, la nature, qu'elle est l'étude des problèmes les plus généraux. Les problèmes moins généraux sont étudiés par les sciences. La philosophie est donc un prolongement des sciences en ce sens qu'elle repose sur les sciences et dépend d'elles.

Nous ajoutons tout de suite que la philosophie marxiste apporte une méthode de résolution de tous les problèmes et que cette méthode relève de ce qu'on appelle : le matérialisme.

IV. — Qu'est-ce que la philosophie matérialiste ?

Là encore existe une confusion que nous devons immédiatement dénoncer ; vulgairement, on entend par matérialiste celui qui ne pense qu'à jouir des plaisirs matériels. Jouant sur le mot matérialisme — qui contient le mot matière, — on est ainsi arrivé à lui donner un sens tout à fait faux.

Nous allons, en étudiant le matérialisme, — au sens scientifique du mot, — lui redonner sa véritable signification ; être matérialiste n'empêchant pas, nous allons le voir, d'avoir un idéal et de combattre pour le faire triompher.

Nous avons dit que la philosophie veut donner une explication aux problèmes les plus généraux du monde. Mais, au cours de l'histoire de l'humanité, cette explication n'a pas toujours été la même.

Les premiers hommes cherchèrent bien à expliquer la nature, le monde, mais ils n'y parvinrent pas. Ce qui permet, en effet, d'expliquer le monde et les phénomènes qui nous entourent, ce sont les sciences ; or les découvertes qui ont permis aux sciences de progresser sont très récentes.

L'ignorance des premiers hommes était donc un obstacle à leurs recherches. C'est pourquoi au cours de l'Histoire, à cause de cette ignorance, nous voyons surgir les religions, qui veulent expliquer, elles aussi, le monde, mais par des forces surnaturelles. C'est là une explication antiscientifique. Or comme, petit à petit, au cours des siècles, la science va se développer, les hommes vont essayer d'expliquer le monde par les faits matériels à partir d'expériences scientifiques et c'est de là, de cette volonté d'expliquer les choses par les sciences, que naît la philosophie matérialiste.

Nous allons, dans les pages suivantes, étudier ce qu'est le matérialisme, mais, dès maintenant, nous devons retenir que le matérialisme n'est rien d'autre que l'explication scientifique de l'univers.

En étudiant l'histoire de la philosophie matérialiste, nous verrons combien a été âpre et difficile la lutte contre l'ignorance. Il faut d'ailleurs constater que de nos jours cette lutte n'est pas encore terminée, puisque le matérialisme et l'ignorance continuent à subsister ensemble, côte à côte.

C'est au cœur de cette lutte que Marx et Engels sont intervenus. Comprenant l'importance des grandes découvertes du XIXe siècle, ils ont permis à la philosophie matérialiste de faire d'énormes progrès dans l'explication scientifique de l'univers. C'est ainsi qu'est né le matérialisme dialectique. Puis, les premiers, ils ont compris que les lois qui régissent le monde permettent aussi d'expliquer la marche des sociétés ; ils ont formulé ainsi la célèbre théorie du matérialisme historique.

Nous nous proposons d'étudier dans cet ouvrage premièrement le matérialisme, puis le matérialisme dialectique et enfin le matérialisme historique. Mais, avant tout, nous voulons établir les rapports entre le matérialisme et le marxisme.

V. — Quels sont les rapports entre le matérialisme et le marxisme ?

Nous pouvons les résumer de la façon suivante :

1. La philosophie du matérialisme constitue la base du marxisme (Voir Lénine : « Le matérialisme et la philosophie du réformisme », Karl Marx et sa doctrine, Editions sociales 1953, p. 60.)

2. Cette philosophie matérialiste qui veut apporter une explication scientifique aux problèmes du monde progresse, au cours de l'Histoire, en même temps que les sciences. Par conséquent, le marxisme est issu des sciences, repose sur elles et évolue avec elles.

3. Avant Marx et Engels, il y eut, à plusieurs reprises et sous des formes différentes, des philosophies matérialistes. Mais, au XIXe siècle, les sciences faisant un grand pas en avant, Marx et Engels ont renouvelé ce matérialisme ancien à partir des sciences modernes et nous ont donné le matérialisme moderne, que l'on appelle matérialisme dialectique, et qui constitue la base du marxisme.

Nous voyons par ces quelques explications que la philosophie du matérialisme, contrairement à ce que l'on dit, a une histoire. Cette histoire est intimement liée à l'histoire des sciences. Le marxisme, basé sur le matérialisme, n'est pas sorti du cerveau d'un seul homme. Il est l'aboutissement, la continuation du matérialisme ancien, qui était déjà très avancé chez Diderot. Le marxisme, c'est l'épanouissement du matérialisme développé par les Encyclopédistes du XVIIIe siècle, enrichi par les grandes découvertes du XIXe siècle. Le marxisme est une théorie vivante, et pour montrer tout de suite de quelle façon il envisage les problèmes, nous allons prendre un exemple que tout le monde connaît : le problème de la lutte des classes.

Que pensent les gens sur cette question ? Les uns pensent que la défense du pain dispense de la lutte politique. D'autres pensent qu'il suffit de faire le coup de poing dans la rue, niant la nécessité de l'organisation. D'autres encore prétendent que seule la lutte politique apportera une solution à cette question.

Pour le marxiste, la lutte des classes comprend :

a. Une lutte économique.

b. Une lutte politique.

c. Une lutte idéologique.

Le problème doit donc être posé simultanément sur ces trois terrains.

a. On ne peut pas lutter pour le pain sans lutter pour la paix, sans défendre la liberté et sans défendre toutes les idées qui servent la lutte pour ces objectifs.

b. Il en est de même dans la lutte politique, qui, depuis Marx, est devenue une véritable science : on est obligé de tenir compte à la fois de la situation économique et des courants idéologiques pour mener une telle lutte.

c. Quant à la lutte idéologique, qui se manifeste par la propagande, on doit tenir compte, pour qu'elle soit efficace, de la situation économique et politique.

Nous voyons donc que tous ces problèmes sont intimement liés et, ainsi, que l'on ne peut prendre de décision devant n'importe quel aspect de ce grand problème qu'est la lutte de classes — dans une grève par exemple. — sans prendre en considération chaque donnée du problème et l'ensemble du problème lui-même.

C'est donc celui qui sera capable de lutter sur tous les terrains qui donnera au mouvement la meilleure direction.

C'est ainsi qu'un marxiste comprend ce problème de la lutte de classes. Or, dans la lutte idéologique que nous devons mener tous les jours, nous nous trouvons devant des problèmes difficiles à résoudre : immortalité de l'âme, existence de Dieu, origines du monde, etc. C'est le matérialisme dialectique qui nous donnera une méthode de raisonnement, qui nous permettra de résoudre tous ces problèmes et, aussi bien, de dévoiler toutes les campagnes de falsification du marxisme, qui prétendent le compléter et le renouveler.

VI. — Campagnes de la bourgeoisie contre le marxisme.

Ces tentatives de falsification s'appuient sur des bases très variées. On cherche à dresser contre le marxisme les auteurs socialistes de la période prémarxiste (avant Marx). C'est ainsi que l'on voit très souvent utiliser contre Marx les « utopistes ». D'autres utilisent Proudhon ; d'autres puisent chez les révisionnistes d'avant 1914 (pourtant magistralement réfutés par Lénine). Mais ce qu'il faut surtout souligner, c'est la campagne de silence que fait la bourgeoisie contre le marxisme. Elle a tout fait en particulier pour empêcher que soit connue la philosophie matérialiste sous sa forme marxiste. Particulièrement frappant à cet égard est l'ensemble de l'enseignement philosophique tel qu'il est donné en France.

Dans les établissements d'enseignement secondaire, on enseigne la philosophie. Mais on peut suivre tout cet enseignement sans jamais apprendre qu'il existe une philosophie matérialiste élaborée par Marx et Engels. Quand, dans les manuels de philosophie, on parle de matérialisme (car il faut bien en parler), il est toujours question de marxisme et du matérialisme d'une façon séparée. On présente le marxisme, en général, uniquement comme une doctrine politique et, quand on parle du matérialisme historique, on ne parle pas à ce propos de la philosophie du matérialisme ; enfin on ignore tout du matérialisme dialectique.

Cette situation n'existe pas seulement dans les écoles et dans les lycées : elle est exactement la même dans les Universités. Le fait le plus caractéristique, c'est que l'on peut être en France un « spécialiste » de la philosophie, muni des diplômes les plus élevés que délivrent les Universités françaises, sans savoir que le marxisme a une philosophie, qui est le matérialisme, et sans savoir que le matérialisme traditionnel a une forme moderne, qui est le marxisme, ou matérialisme dialectique.

Nous voulons, nous, démontrer que le marxisme comporte une conception générale non seulement de la société, mais encore de l'univers lui-même. Il est donc inutile, contrairement à ce que prétendent certains, de regretter que le grand défaut du marxisme soit son manque de philosophie, et de vouloir, comme quelques théoriciens du mouvement ouvrier, aller à la recherche de cette philosophie qui manque au marxisme. Car le marxisme a une philosophie, qui est le matérialisme dialectique.

Il n'en reste pas moins, d'ailleurs, que, malgré cette campagne du silence, malgré toutes les falsifications et précautions prises par les classes dirigeantes, le marxisme et sa philosophie commencent à être de plus en plus connus.

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Christian Kerslake: Les machines désirantes de Félix Guattari.

Christian Kerslake: Les machines désirantes de Félix Guattari. De Lacan à l’objet « a » de la subjectivité révolutionnaire. Multitudes 2008/3 (n° 34)

Guattari est demeuré fidèle, tout au long de ses travaux, au concept de « subjectivité ». Si le désir et la subjectivité produisent la réalité pour les raisons que Kant énonce dans la Critique de la faculté de juger – parce qu’ils ont « pouvoir d’être par [leurs] représentations cause de la réalité de ces objets »–, est-ce que cette « productivité » du désir constitue pour autant un aspect proprement « subjectif » du désir, ou est-ce que le désir (quels que soient sa nature ou son caractère illusoire) produit des effets (ou « introduit une différence ») dans le champ social ? Dans ses tout premiers articles, Guattari insistait sur les facteurs subjectifs pour se démarquer des approches structuralistes qui avaient cours dans ce que l’on appelait alors les « sciences humaines ». Mais cette défense de l’idée de subjectivité n’était pas simplement pragmatique, elle trouvait explicitement sa source dans la théorie lacanienne du désir. Le Guattari des années 1960 s’appuyait en effet sur Lacan et ses analyses de l’objet « a » pour construire une théorie de la subjectivité, affirmant que, sans cet objet spécifique, rien n’interdirait aux êtres humains de devenir les jouets d’un ordre symbolique autoreproducteur. Le sujet du « premier » Guattari est ainsi constitué par le désir, et il engage un type de rapport particulier à un type d’objet singulier : l’objet « a ».

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Diccionario Husserl

Diccionario Husserl

Léxico bilingüe (alemán y español) de expresiones definidas a partir de las obras de
Edmund Husserl (1859-1938) [link]

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Frédéric Gros: Lettre aux Américains

« S’il faut dire qui je suis, j’aurais bien à opposer, comme tout un chacun, une identité sociale : professeur de philosophie à l’Université. J’ai pourtant toujours espéré être un peu plus et un peu moins. Un peu moins, car je n’aime ni l’autorité du savoir ni la pensée institutionnalisée. Un peu plus, parce que j’aime le travail de l’écriture et l’idée de sagesse.

C’est sur l’œuvre de Foucault que j’ai travaillé le plus longtemps. Son œuvre écrite bien sûr. Mais aussi, comme je transcris et édite ses derniers cours au collège de France, dans la musique de sa parole. De cet ancrage, de cette familiarité, j’ai retiré une méthode éloignée de l’histoire traditionnelle de la philosophie : problématiser, repérer des ruptures, rechercher des énoncés... Et aussi un profil d’objets d’études : la folie dans sa relation à l’œuvre d’art au XIXe siècle (Création et folie Une histoire du jugement psychiatrique, P.U.F., 1997) et puis les grands systèmes de justification philosophique du droit pénal (Et ce sera justice Punir en démocratie, Odile Jacob, 2001). Expériences-limite, lignes de fracture, points de rupture... Et toujours il s’agissait pour moi de penser ce qui aujourd’hui se transforme et change de visage. La folie artiste contemporaine n’est plus mélancolique ni paranoïaque : elle est devenue schizophrène. La justice pénale n’est plus inquiétée par la figure du délinquant, mais par celle de la victime... Déplacer les évidences, décrire des discontinuités.

Aujourd’hui, dans mon dernier livre (Etats de violence Essai sur la fin de la guerre, Gallimard, 2006), ce sont les grandes violences contemporaines que j’interroge : attentats terroristes dans les grandes villes du monde occidental, « interventions » militaires high tech coordonnées par de grandes puissances, meutes armées sillonnant des contrées ravagées et y semant la mort... Mais je les interroge depuis, et en opposition à ce que la pensée occidentale a réfléchi de Platon à Hegel, de Machiavel à Arendt, comme « guerre ». Qu’est-ce que la guerre ? Elle se laisse enfin réfléchir aujourd’hui, depuis qu’elle n’existe plus, laissant place à une autre distribution de violences. La fin de la guerre, ce n’est pas l’institution de la paix perpétuelle. J’ai voulu dresser la cartographie des grands énoncés philosophiques sur la guerre, cette guerre qui n’existe plus.

Européen né en 1965, j’ai grandi dans l’aveuglante évidence de la paix, et l’idée que les conflits armés relevaient tous d’un passé barbare dont nous étions sortis. Et j’ai relu tous ces penseurs et philosophes des vingt-cinq derniers siècles, nourris quant à eux, dans leur histoire, par l’évidence de la guerre, et qui tentaient de la comprendre quand je la condamnais sans y réfléchir plus avant. Alors elle m’est apparue peu à peu comme ce qu’elle fut : ce pari dément sur la violence. Constituer à partir de la violence armée, destructrice de vies humaines, une éthique, une politique, un droit. Ce fut là l’invention la plus troublante de l’histoire de l’humanité : la guerre.

J’étais obligé d’en convenir : notre philosophie morale, de Platon à Hegel, d’Aristote à Patocka, a trouvé dans la guerre un foyer d’expérience privilégié. Car tout grand concept éthique (vertu, courage, service, sacrifice, etc.) suppose l’acte de transcender la vie simplement immanente et trouve dans le guerrier s’exposant à mourir son illustration immédiate. Et je lisais nos philosophes politiques, de Machiavel à Spinoza, de Hobbes à Schmitt : ils n’ont cessé de penser la guerre comme ce qui fait tenir les Etats, pris dans leur condition de pluralité. Quant aux théologiens (de saint-Augustin à Vitoria) et aux théoriciens du droit des gens (de Grotius à Vattel), ils s’attachaient à penser la guerre comme une violence juridiquement structurée. La guerre, ce fut le pari d’une violence configurée selon les lignes d’une éthique, d’une politique, d’une justice, pari soutenu par le dispositif de deux armées, représentant chacune des unités politique, s’affrontant sur un champ de bataille pour une sanction définitive : victoire ou défaite.

Tout aujourd’hui s’est transformé. Qu’est-ce qu’une guerre où l’on commande depuis un écran d’ordinateur des trajectoires de missiles téléguidés, où un homme se fait exploser au milieu d’une foule de passants démunis ? Et surtout : qu’est-ce qu’une guerre sans armées se faisant face pour des batailles décisives, sans victoire ni défaite, sans commencement ni fin, sans séparation entre le criminel et l’ennemi, l’intérieur et l’extérieur ? Nous sommes entrés dans l’âge des « états de violence ». Fin de l’éthique, du politique et du juridique. Retour au chaos nu des violences ? Non, des lignes nouvelles se dessinent : la destruction unilatérale des civils, la sécurisation des flux, le souci de l’image. Nous entrons dans l’âge indéfini de la sécurité et des interventions, avec ses experts et ses publicitaires. Tâche de la philosophie : il nous faut redessiner d’autres concepts pour notre monde en mutation. »

 [Source: villagillet.net]

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Entrevista (inedita) con Michel Foucault

Va a cumplirse un cuarto de siglo desde que se produjo la muerte de Michel Foucault (1926-1984). En la sección de libros se hace un balance, sobre todo, de los últimos seminarios del pensador francés y también de la culminación de su Historia de la sexualidad, en la que iba perfilando además nuevos proyectos. Como complemento documental de gran interés –por ser un resumen de su obra y por abrirse a nuevas perspectivas–se reproduce aquí una entrevista televisada con él y desconocida, pues no fue incluida en los gruesos tomos, definitivos, de sus Dits et écrits, publicados en 1994.

Fue realizada el 7 de mayo de 1981, con ocasión de unas conferencias de Foucault en Lovaina dirigidas a estudiantes y profesores de Derecho y Criminología. El título era: "Hacer el mal, decir la verdad: sobre las funciones de la confesión en la Justicia". El entrevistador fue André Berten, profesor de la Universidad Católica de Lovaina, cuyas preguntas han sido muy simplificadas; no sucede así con las respuestas de Foucault que se mantienen en su integridad, en la medida en que lo hace posible una formulación oral.

Trascripción de F. Colina y M. Jalón

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Jorge Dávila: Michel Foucault: ética de la palabra y vida académica

Dávila, Jorge. Michel Foucault: ética de la palabra y vida académica. Utopìa y Praxis Latinoamericana v.12 n.39 Maracaibo dez. 2007
Michel Foucault nos legó, de manera implícita, una reflexión sobre el sentido de la labor del “maestro de vida” tal como la filosofía antigua (greco-latina) la practicó e hizo problema de ella. En los estudios de Foucault sobre la filosofía antigua, que recién estarán disponibles en su conjunto en edición escrita, esa figura del “maestro de vida” puede ser destacada si se le contrasta con la figura del “maestro de verdad” tal como la estudió Marcel Detienne especialmente referida a la época arcaica. En la introducción de este trabajo presentamos el marco general en el que Foucault inscribió sus indagaciones en la filosofía antigua. Luego, en la primera parte se resume lo que consideramos la contribución fundamental de Michel Foucault, destacando qué quiere decir una “ética de la palabra” y cómo el “maestro de vida” es portadora de ella. Al efecto nos apoyamos especialmente en el riguroso análisis que hizo Foucault de la noción de parresía. A partir de allí postulamos, en la segunda parte del trabajo, que el sentido del papel ético que cumple la problematización que hace la filosofía antigua en relación con la figura del “maestro de vida” no sólo se cumple en su limitada dimensión histórica, vale decir: para la época de la filosofía antigua. También ese sentido nos permite interrogarnos críticamente sobre nuestra propia condición de educadores universitarios de este presente que vivimos en la apertura del siglo XXI. Al efecto, pretendemos mostrar que la auténtica vida académica exige de suyo aquella ética de la palabra.

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Platão: Diálogos (O Banquete, Fédon, O Sofista, Político)



Platão. Diálogos (O Banquete, Fédon, O Sofista, Político). Trad. José Cavalcante de Souza, Jorge Paleika, João Cruz Costa. SP: Abril Cultural, 1972.

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Coleccion Filosofica de Enrique Dussel

♦ La colección reúne los trabajos de la obras filosófica de Enrique Dussel.

♦ En esta colección usted podrá consultar en el texto completo de la obra filosófica, la obra histórica-teológica, algunos libros y tesis sobre Enrique Dussel, artículos, album de fotos, y curricula Vitae, mas la bibliografía del filósofo Enrique Dussel.

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Lorem Ipsum

"All testing, all confirmation and disconfirmation of a hypothesis takes place already within a system. And this system is not a more or less arbitrary and doubtful point of departure for all our arguments; no it belongs to the essence of what we call an argument. The system is not so much the point of departure, as the element in which our arguments have their life."
- Wittgenstein

Lorem Ipsum

"Le poète ne retient pas ce qu’il découvre ; l’ayant transcrit, le perd bientôt. En cela réside sa nouveauté, son infini et son péril"

René Char, La Bibliothèque est en feu (1956)


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