Étienne Bimbenet: « La chasse sans prise » : Merleau-ponty et le projet d’une science de l’homme sans l’homme

Bimbenet, Étienne. « La chasse sans prise » : Merleau-ponty et le projet d’une science de l’homme sans l’homme. Les études philosophiques n° 57 2001/2

L’association systématique des sciences humaines au discours philosophique s’accomplit, dans l’œuvre de Merleau-Ponty, selon un dispositif original. Philosophie et sciences humaines se rencontrent ici autour du caractère problématique de l’humain, tel que Descartes l’avait défini. Le problème de l’union de l’âme et du corps revient alors à la philosophie sous la forme d’une antinomie, opposant le point de vue subjectif de la réflexion et le point de vue objectif du savoir empirique, et y induit un questionnement de type ontologique. Mais ce même problème traverse les sciences humaines, et y prend la forme d’une crise qui les affecte de l’intérieur : parce qu’elles visent un être qui est à la fois l’objet d’un savoir positif, et le sujet fondateur de ce savoir, ces sciences sont vouées à une instabilité et à une critique perpétuelle de leurs propres principes. À l’ontologie interrogative répond ainsi l’autocritique du scientifique, selon une configuration à laquelle l’œuvre de Foucault nous aura rendu familiers. Mais alors que Les mots et les choses décident finalement, sous le chef de la « mort de l’homme », d’en finir avec un dispositif jugé stérile, le même dispositif trouve chez Merleau-Ponty à s’enraciner dans l’être, et à s’attester phénoménologiquement à travers une pensée de l’avènement.

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"All testing, all confirmation and disconfirmation of a hypothesis takes place already within a system. And this system is not a more or less arbitrary and doubtful point of departure for all our arguments; no it belongs to the essence of what we call an argument. The system is not so much the point of departure, as the element in which our arguments have their life."
- Wittgenstein

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"Le poète ne retient pas ce qu’il découvre ; l’ayant transcrit, le perd bientôt. En cela réside sa nouveauté, son infini et son péril"

René Char, La Bibliothèque est en feu (1956)


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